Le Gabon franchit un pas significatif dans la lutte contre la pollution en initiant une taxe carbone spécifique aux compagnies aériennes et maritimes en transit. Cette mesure, proposée par l’administration de transition sous la direction du général Brice Clotaire Oligui Nguema, vise à combler le fossé entre développement économique et protection environnementale. En établissant cette « contribution carbone », le Gabon cherche à innover dans ses politiques environnementales, s’inspirant du principe européen du « pollueur payeur ».
Un cadre juridique innovant
Lors de discussions au Palais Rénovation entre le Président de la transition et une délégation conduite par Scyrielle Sende Etali, directrice générale adjointe du Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS), la démarche a été clarifiée. En collaboration avec les partenaires djiboutiens, le Gabon développe un cadre juridique pour percevoir cette taxe. C’est une approche proactive qui pourrait positionner le Gabon comme un leader régional en matière de politiques écologiques. Toutefois, la définition précise des modalités de cette taxe sera cruciale pour en assurer l’efficacité et l’équité.
Un impact espéré
La mise en œuvre réussie de cette législation pourrait non seulement compenser l’impact environnemental des émissions, mais aussi encourager les entreprises de transport à adopter des pratiques plus durables. Les fonds générés pourraient être réinvestis dans des projets écologiques locaux, renforçant ainsi l’économie verte du Gabon.
Cependant, au regard de la gestion opaque des finances publiques, quelques doutes subsistent quant à la gestion des fonds perçus. Le gouvernement gabonais devra garantir une transparence totale dans l’utilisation de ces ressources. Un rapport annuel détaillant l’impact de ces contributions sur les programmes environnementaux serait une mesure judicieuse pour prévenir toute dérive.
Collaboration élargie
De plus, l’initiative pourrait bénéficier d’une collaboration élargie avec d’autres pays africains. En intégrant ces politiques à une échelle continentale, il est possible de renforcer l’impact global, favorisant une lutte plus significative contre le changement climatique.
L’expérience du Gabon pourrait ainsi inspirer d’autres nations à adopter des mesures similaires, encourageant une responsabilité environnementale accrue parmi les transporteurs internationaux. En définitive, bien que le projet soit ambitieux et prometteur, son succès résidera dans sa mise en œuvre efficace et sa gestion transparente.