Le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, a reçu le 22 mai 2025 une délégation de la China First Highway Engineering Company (CFHEC), à la tête du Projet Intégré pour l’Alimentation en Eau Potable et l’Assainissement de Libreville (PIAEPAL). Cette rencontre, à forte portée symbolique, témoigne de la volonté du gouvernement gabonais de renforcer ses partenariats avec des entreprises capables de livrer des infrastructures critiques dans des délais resserrés.
La CFHEC, déjà active dans de nombreux pays d’Afrique, a exprimé son intérêt à poursuivre son implantation au Gabon au-delà du PIAEPAL. En ligne de mire : la mise en œuvre de projets structurants pour étendre l’accès universel à l’eau et à l’énergie. Le ministre a salué cette ambition tout en rappelant son exigence de résultats, prônant une approche axée sur la rigueur, la transparence et la performance, dans un contexte où les attentes des populations restent élevées.
Le PIAEPAL, dont la mise en service est annoncée comme imminente, est un projet structurant d’un montant estimé à plus de 77 milliards de fcfa. Il vise à améliorer durablement l’accès à l’eau potable à Libreville et ses environs. La dimension intégrée de ce projet (captage, traitement, stockage et distribution) en fait un levier essentiel pour améliorer la résilience urbaine face aux pénuries.
Cette coopération sino-gabonaise soulève néanmoins des interrogations sur l’équilibre des relations, notamment en matière de souveraineté technologique et de dépendance à des entreprises étrangères pour des secteurs stratégiques. La gouvernance de ces projets, que ce soit le choix des prestataires, le contrôle qualité ou les modalités de financement, sera scrutée, dans un pays où les précédents ont parfois été sources de polémiques.
Au-delà de l’aspect technique, l’enjeu est aussi diplomatique. La Chine reste l’un des premiers bailleurs bilatéraux du Gabon, avec plus de 500 milliards de fcfa d’investissements cumulés dans les dix dernières années. Mais cette présence économique croissante appelle une gestion équilibrée des partenariats, fondée sur des intérêts mutuellement bénéfiques.
Libreville cherche donc à concilier rapidité d’exécution et durabilité des projets. L’avenir de la coopération avec CFHEC dépendra de sa capacité à livrer dans les temps, mais aussi à intégrer des logiques de co-développement et de montée en compétences locales.