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Gabon : mais où est donc passée la SOCOREP ?

le coup de coeur

Créée en grande pompe en janvier 2024, la Société de Construction et de restauration des édifices publics (SOCOREP) devait incarner une nouvelle vision stratégique du patrimoine immobilier de l’État gabonais. Objectif affiché : réduire la facture des loyers administratifs – estimée à plus de 20 milliards de fcfa par an – en internalisant la construction, la rénovation et la gestion des bâtiments publics. Plus d’un an après son lancement, force est de constater que cette entreprise peine à exister autrement que sur le papier.

La nomination en février 2024 de Hugues Thierry Obame Sima à sa tête avait pourtant suscité de l’espoir, notamment dans les cercles technocratiques, où l’on voyait dans cette structure une opportunité d’en finir avec les surfacturations et les passations de marchés douteuses qui gangrènent le secteur du BTP au Gabon. Or, depuis lors, aucune communication officielle n’a permis d’identifier les premiers chantiers confiés à la SOCOREP, ni d’en évaluer l’impact. Le silence est assourdissant.

Plus troublant encore, la SOCOREP ne figure dans aucune des récentes publications budgétaires du ministère de l’Économie ou dans les rapports d’exécution des finances publiques. Son site internet est introuvable, ses projets invisibles, et sa direction semble muette. En l’état actuel, cette société publique ressemble davantage à une coquille vide qu’à un outil de transformation administrative. Les promesses de rationalisation se heurtent à une opacité inquiétante.

Cette situation interroge : a-t-on créé la SOCOREP pour répondre à un véritable besoin structurel, ou simplement pour des raisons politiques et conjoncturelles ? Dans un contexte où les finances publiques restent fragiles et où chaque franc doit être utilement dépensé, il devient urgent de clarifier le statut et les missions de cette entité. Car à défaut, elle risque de rejoindre la longue liste des structures étatiques inefficaces, conçues dans l’euphorie des réformes mais condamnées à l’invisibilité faute de suivi et de volonté politique.

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