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Gabon : malgré la baisse du budget 2026, les dépenses de fonctionnement continuent d’écraser l’investissement

le coup de coeur

Alors que le gouvernement présente une Loi de finances 2026 recalibrée à 6358,2 milliards de fcfa contre 7233 milliards dans la version initiale, le cœur du problème reste intact : l’État ne parvient pas à réduire ses propres charges. Les dépenses de fonctionnement, loin de refluer, atteignent désormais 3 694,9 milliards de fcfa, soit 125,9 milliards de plus que dans la première mouture, malgré un cadrage global resserré. Une contradiction flagrante qui alimente les interrogations sur la capacité réelle de l’administration à s’imposer une discipline budgétaire.

Cette évolution survient dans un contexte économique où les signaux restent prudents. Les projections du FMI, de la BAD, de la Banque Mondiale et des agences de notation convergent vers une croissance gabonaise inférieure à 3% en 2026, tandis que le gouvernement maintient un objectif de 6,5%. L’exécutif justifie la structure du budget par la nécessité de « maintenir la continuité de l’action publique », mais l’écart entre ambition politique et contraintes macroéconomiques s’amplifie.

Paradoxalement, l’investissement public, censé être le moteur du rebond économique, recule de manière spectaculaire. Le montant final alloué 2 119,2 milliards de fcfa, emeure élevé comparé aux années précédentes, mais il représente près de 1000 milliards de moins que les projections initiales (3 204 milliards). Un signal contradictoire pour une économie qui doit moderniser ses infrastructures, accélérer sa diversification et lancer des chantiers structurants.

Le déséquilibre entre fonctionnement et investissement révèle un arbitrage implicite : l’État choisit de préserver son train de vie plutôt que d’alimenter les moteurs de croissance. Une tendance qui risque de se heurter rapidement aux contraintes de trésorerie, surtout dans un contexte de recettes pétrolières volatiles et de pressions sociales croissantes.

Au final, le budget 2026 ressemble à un compromis tenu, mais qui masque mal une problématique récurrente : la machine administrative absorbe l’essentiel des ressources, laissant un espace réduit pour financer un véritable choc d’investissement. La question reste ouverte : le Gabon peut-il transformer son modèle économique si l’État reste son premier centre de dépenses ?

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