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Gabon: Oyima sonne le glas des “postes juteux et veut miser sur l’expérience et la probité morale 

le coup de coeur

C’est la fin d’une époque pour les “postes juteux” dans les entreprises publiques. Le gouvernement a adopté un décret qui encadre désormais les conditions de nomination des représentants de l’État dans les conseils d’administration. Désormais, seuls les agents publics en activité, justifiant d’une expérience avérée et d’une moralité exemplaire, pourront siéger dans ces instances où se prennent souvent des décisions financières cruciales. L’objectif affiché : mettre fin aux nominations politiques et aux profils sans compétence réelle, souvent choisis pour leurs réseaux plutôt que pour leur savoir-faire.

Des critères stricts

Cette réforme vient répondre à un problème structurel : la gouvernance défaillante des entreprises publiques. Beaucoup d’entre elles croulent sous les dettes, affichent des déficits chroniques et dépendent du budget de l’État pour survivre. En imposant des critères stricts, le gouvernement veut professionnaliser la représentation de l’État et redonner de la crédibilité aux organes de gestion. Les administrateurs devront désormais rendre compte de leur action, respecter des obligations de performance et justifier leur présence. Le ministère de l’Économie entend d’ailleurs mettre en place un mécanisme de suivi pour évaluer leur efficacité.

C’est une bataille silencieuse entre technocrates et anciens barons de l’administration. Les conseils d’administration ont longtemps été perçus comme des lieux de privilèges : jetons de présence généreux, influence sur les contrats, décisions à fort enjeu politique. Avec ce décret, ces sièges ne seront plus synonymes d’avantages, mais de responsabilité. Les administrateurs devront comprendre les états financiers, anticiper les risques et défendre l’intérêt général avant tout. Les plus compétents seront désormais valorisés, les opportunistes mis à l’écart.

Des standards internationaux en matière de gouvernance

Cette décision rapproche le Gabon des standards internationaux en matière de gouvernance publique. Des pays comme le Rwanda et le Sénégal ont déjà imposé des exigences similaires, avec des résultats probants : meilleure rentabilité des sociétés d’État, plus grande transparence et confiance accrue des bailleurs. Si le Gabon applique réellement ces principes, il pourrait transformer un système longtemps gangrené par le clientélisme en un modèle de gouvernance sobre et performante. Reste à voir si la volonté politique tiendra face aux habitudes bien ancrées.

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