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Gabon : parc immobilier, réserves foncières, baux administratifs, parc automobile… Oligui veut y voir clair

le coup de coeur

Dans une nouvelle dynamique de restauration de l’autorité et de l’efficacité de l’État, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a instruit le lancement d’un vaste chantier d’assainissement de la gestion du patrimoine public. Un inventaire exhaustif sera mené sur l’ensemble du territoire national, touchant notamment le parc immobilier, les réserves foncières, les baux administratifs, les équipements publics de télécommunication, les compteurs d’eau et d’électricité, ainsi que le parc automobile de l’État. Cette opération vise à remettre de l’ordre dans un domaine souvent marqué par l’opacité, les détournements et les occupations irrégulières.

L’État paie des loyers pour des bâtiments vacants

Le flou qui entoure actuellement le patrimoine de l’État coûte cher aux finances publiques. Faute de données centralisées et à jour, l’État gabonais continue de payer des loyers pour des bâtiments vacants, d’assurer l’entretien de véhicules affectés à des agents fictifs, ou encore d’ignorer l’occupation illégale de certaines réserves foncières. En 2023, la seule location de bâtiments administratifs aurait coûté plus de 16 milliards de fcfa à l’État, selon la Cour des comptes. L’inventaire annoncé permettra de disposer d’une cartographie fiable du patrimoine public, condition indispensable à toute réforme sérieuse de la dépense publique.

Récupérer les biens de l’État

Au-delà du diagnostic, l’enjeu est aussi de récupérer les biens de l’État indûment occupés ou détournés. Depuis plusieurs années, des cas récurrents d’aliénation irrégulière du patrimoine public ont été documentés, sans suite judiciaire ni mesure de recouvrement effectif. Ce nouveau recensement pourrait donc servir de base légale et opérationnelle pour enclencher des procédures de récupération ou de réaffectation des actifs. L’opération s’inscrit ainsi dans une logique de gouvernance plus rigoureuse, attendue depuis longtemps par les partenaires techniques et financiers du Gabon.

Par ailleurs, cette réforme patrimoniale vise à inscrire l’État gabonais dans la modernité administrative. À l’issue de l’inventaire, les autorités entendent mettre en place un système numérisé de gestion du patrimoine de l’État, permettant un suivi en temps réel, une réduction des pertes et une transparence accrue. Ce type de système, déjà opérationnel dans plusieurs pays africains, comme le Rwanda ou le Maroc, a permis de renforcer la redevabilité de l’administration et de réaliser d’importantes économies budgétaires.

Une volonté de rupture

Cette initiative qui se greffe à de nombreuses autres, s’inscrit dans une volonté de rupture avec les pratiques du passé. Elle offre l’opportunité de mieux valoriser les actifs publics, d’en optimiser l’usage et de restaurer la confiance des citoyens dans la capacité de l’État à se gérer de manière exemplaire. Encore faudra-t-il que l’inventaire annoncé soit mené avec rigueur, sans interférence politique, et qu’il débouche sur des mesures concrètes. C’est à ce prix que le Gabon pourra espérer redonner à son administration les moyens d’une action publique efficace et crédible.

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