Le ministre du Tourisme, Pascal Ogowé Siffon, a été interpellé et placé en résidence surveillée, selon Gabon Media Time, dans le cadre d’une enquête pour détournement présumé de plus de 10 milliards de fcfa destinés au secteur touristique. Cette mesure exceptionnelle, prise alors que le ministre est toujours en fonction, soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des fonds publics et pourrait ouvrir la voie à d’autres interpellations, tant plusieurs projets n’ont jamais vu le jour.

L’interpellation serait intervenue alors que le ministre tentait de quitter discrètement la capitale. « Il a été mis en résidence surveillée parce qu’il voulait fuir. S’il ne se reproche rien, pourquoi chercher à quitter la capitale ? », confie une source proche du dossier. Cette situation révèle une fragilité du contrôle sur les ministres et rappelle l’urgence d’une supervision plus stricte des hauts responsables de l’État.

Les fonds en cause, issus de financements publics, de dividendes d’hôtels réquisitionnés et de mécanismes de provision pour investissements diversifiés et en hydrocarbures (PID-PIH), étaient censés financer des éco-lodges et des infrastructures touristiques. Mais, comme le souligne Gabon Media Time, aucun projet concret n’a été réalisé. Cette absence de résultats concerne également de nombreux programmes estampillés Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dont l’efficacité reste largement contestée.

L’assignation en résidence surveillée de Pascal Ogowé Siffon pourrait marquer le début d’une série de mesures similaires visant d’autres responsables, alors que l’opinion publique réclame davantage de transparence et de reddition de comptes. La poursuite des investigations sera déterminante pour savoir si ces soupçons resteront isolés ou s’ils révèleront un problème systémique dans la gestion des fonds publics gabonais.