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Gabon : plus de 540 milliards fcfa d’importations alimentaires sur 2021-2023

le coup de coeur

Avec environ 542,4 milliards de fcfa dépensés en importations alimentaires entre 2021 et 2023, le Gabon figure parmi les pays d’Afrique centrale les plus dépendants des marchés extérieurs. Ce niveau, relevé par la CNUCED dans son rapport 2025 sur la dépendance aux matières premières, met en lumière une vulnérabilité structurelle malgré un revenu par habitant parmi les plus élevés de la sous-région. La facture reste d’autant plus lourde pour un pays dont la population n’excède pas 2,4 millions d’habitants.

Dans le détail, les importations portent principalement sur les céréales, les produits laitiers, les huiles végétales, la viande et le sucre, autant de produits de base que l’économie gabonaise ne parvient pas encore à produire ou transformer en quantité suffisante. Le déséquilibre entre les capacités agricoles locales et la demande intérieure se creuse sous l’effet de l’urbanisation, du changement des habitudes alimentaires et de la faible structuration des filières. Cette situation expose fortement le pays aux variations internationales des prix.

Cette dépendance reste paradoxale, car le Gabon dispose de vastes terres fertiles, d’un climat favorable et d’un potentiel hydro-agricole largement sous-exploité. Le manque d’infrastructures rurales, l’insuffisance d’investissements dans la mécanisation, l’accès limité au financement pour les producteurs et les difficultés de logistique interne freinent encore l’essor du secteur agricole. À cela s’ajoute la quasi-absence de transformation locale, qui oblige à importer même des produits basiques.

Face à ce constat, les autorités affichent leur volonté de réduire cette facture d’importation devenue difficilement soutenable. La souveraineté alimentaire est désormais placée au cœur des priorités économiques, avec l’ambition de renforcer la production vivrière, l’élevage et l’agro-industrie. Plusieurs programmes publics soulignent l’importance d’aménager de nouvelles zones agricoles, d’améliorer les rendements et d’attirer les investissements privés dans la transformation.

Les plus de 540 milliards de fcfa dépensés sur trois ans ne sont donc pas qu’un indicateur économique : ils constituent un signal d’alarme pour l’avenir alimentaire du pays. Si le Gabon parvient à mobiliser pleinement ses atouts naturels et à moderniser son appareil productif, il pourra réduire sa dépendance extérieure et renforcer sa résilience. Dans un contexte mondial marqué par l’instabilité des prix, cette transition apparaît comme l’un des leviers essentiels pour consolider sa sécurité alimentaire.

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