Le moment est venu pour l’Office des Ports et Rades du Gabon (OPRAG) de passer à la vitesse supérieure. Une mission d’évaluation en Côte d’Ivoire a permis au directeur général du Guichet Unique du Commerce Extérieur de Côte d’Ivoire (GUCE-CI), Kitifolo Kignaman Soro, de partager avec Libreville les solutions numériques qu’Abidjan a mises en place dans la gestion du transport multimodal (ports, routes, chaînes logistiques). Ces outils ont précisément séduit le Gabon, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud renforcée. Au cœur de l’échange, la digitalisation des échanges commerciaux, mais aussi la modernisation complète des flux de transport gabonais.
Gains concrets de délai et de coût
Lors de sa visite à Libreville, reçue par le ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, l’expertise ivoirienne a été explicitement présentée comme une boîte à outils prête à être adaptée au contexte gabonais, incluant plateformes en ligne, interopérabilité douanière-logistique, et centre de suivi des opérations. En Côte d’Ivoire, le GUCE-CI peut se targuer d’avoir digitalisé “un peu plus de 15 procédures” pour le commerce extérieur, offrant des gains concrets de délai et de coût.
Réunion technique bilatérale
Conscient de l’enjeu, le Gabon ne se limite pas à l’emprunt technologique : il a convenu avec Abidjan d’organiser prochainement une réunion technique bilatérale impliquant ports, douanes, transport terrestre, logistique. L’objectif : étudier les modalités d’adaptation de la solution ivoirienne et poser les bases d’un partenariat concret, incarné à travers le forum « Forum d’Affaires Côte d’Ivoire‑Gabon », qui accueillera les acteurs des deux pays les 9 et 10 octobre 2025 à Libreville.
Ce rapprochement attendue entre Libreville et Abidjan s’inscrit dans une vision plus large : l’intégration économique sous-régionale, l’efficacité logistique, et la valorisation du transport comme levier de développement. Grâce à l’expertise ivoirienne, le Gabon entend mieux connecter ses ports à ses marchés, réduire les goulets d’étranglement et offrir aux opérateurs une fluidité comparable à celle des meilleures pratiques africaines.
Transformation de la chaîne transport-logistique
Mais le succès dépendra de la mise en œuvre rigoureuse : adaptation des modules numériques au terrain gabonais, formation des personnels, investissement dans l’infrastructure et gouvernance claire. Si ces conditions sont réunies, ce partenariat pourrait bien transformer la chaîne transport-logistique gabonaise… et faire du forum Côte d’Ivoire-Gabon un modèle de coopération Sud-Sud réussi.
