La société canadienne Record Resources poursuit son offensive au Gabon avec une levée de fonds désormais portée à 1,08 milliard de de fcfa. L’objectif : financer le développement du bloc offshore Ngulu et les activités d’exploration qui pourraient faire du Gabon un acteur pétrolier plus visible sur le marché ouest-africain. Cette dynamique traduit l’appétit croissant des investisseurs étrangers pour les projets gabonais, malgré la volatilité des prix du pétrole.

Le projet Ngulu couvre 1 214 km², soit une superficie comparable à 54 blocs du golfe du Mexique. Record Resources détient 20% du consortium, le reste étant réparti entre l’opérateur principal (55%), la Gabon Oil Company (15%) et l’État gabonais (10%). Parmi les atouts, le gisement Loba field, découvert en 1976, offre un potentiel estimé à 20 000 barils par jour. Des études sismiques 3D et géophysiques sont en cours pour confirmer ces perspectives.

Cette levée de fonds prend une dimension stratégique lorsqu’on la compare à Total Energies EP. Selon les dernières données, la production de Total dans le pays est passée à moins de 16 000 barils par jour, révélant une baisse significative et un défi pour les majors. Record Resources pourrait donc jouer un rôle clé pour compenser cette contraction et maintenir la production nationale.

L’opération illustre également les défis liés à l’exploration offshore : coûts élevés, délais réglementaires, et besoins techniques sophistiqués. Néanmoins, pour Record, cette phase de financement est un signal fort envoyé aux partenaires et aux marchés sur sa volonté de se positionner comme acteur sérieux en Afrique centrale.

À long terme, la réussite du bloc Ngulu pourrait redéfinir le rôle du Gabon dans la région, diversifier ses sources de revenus et attirer davantage de capitaux étrangers. Pour le pays, il s’agit aussi de transformer cette participation minoritaire en un levier de croissance durable et d’expertise locale dans le secteur pétrolier.