Sale temps pour la filiale gabonaise de la major française. TotalEnergies EP Gabon traverse un moment critique, avec tous ses indicateurs financiers virant au rouge sur les neuf premiers mois de 2025. Le chiffre d’affaires plonge à 168 milliards de fcfa, contre une base bien plus solide en 2024, soit une dégringolade de -26%. Le recul des volumes vendus (-15%) combiné à la chute des prix moyens du brut pèse lourdement sur l’activité, révélant un portefeuille de plus en plus fragilisé.
La situation de trésorerie illustre encore plus nettement ce qui ressemble à un déclin structurel. Le flux de trésorerie d’exploitation s’écroule à -61,6 milliards de fcfa, alors qu’il était largement positif un an plus tôt (122,6 milliards de fcfa). Cette inversion spectaculaire résulte notamment du paiement du dividende complémentaire de 181 milliards de fcfa lié à l’exercice 2023, versé au premier trimestre 2025. À cela s’ajoutent la baisse de production, l’érosion des prix du brut et la chute des produits financiers et non opérationnels. Une amélioration du besoin en fonds de roulement atténue légèrement la casse, mais sans renverser la tendance.
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Les investissements suivent la même trajectoire descendante. TotalEnergies EP Gabon n’a engagé que 28,25 milliards de fcfa d’investissements sur les neuf premiers mois de 2025, contre 29,9 milliards de fcfa un an plus tôt, soit -6%. Ces dépenses concernent principalement les arrêts planifiés sur Anguille et Torpille, les travaux d’intégrité ainsi que les opérations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une stratégie plus défensive qu’expansive, signe de temps difficiles et d’un champ pétrolier vieillissant.
Le résultat net confirme sans ambiguïté l’essoufflement de l’activité gabonaise : à 19,8 milliards de fcfa, il chute de 55% par rapport aux 44,1 milliards de fcfa engrangés en 2024. Cette baisse sévère est directement imputable à la contraction de la production et à la dégradation des prix, deux leviers clés que TotalEnergies ne parvient plus à maîtriser au Gabon. Le constat est que la filiale entre dans un cycle de rendement décroissant, sans perspectives immédiates de rebond.
