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Gabon: trésorerie à -109 milliards, chez TotalEnergies EP le pétrole ne fait plus recette

le coup de coeur

Le premier semestre 2025 n’a pas souri à TotalEnergies EP Gabon. Derrière un chiffre d’affaires de 130,2 milliards de fcfa, la compagnie enregistre une véritable hémorragie de liquidités avec -109,8 milliards de fcfa de flux de trésorerie. Une alerte rouge qui révèle la fragilité d’un modèle trop dépendant de la volatilité du marché pétrolier. Ce résultat vient casser la dynamique de confiance qui prévalait après un exercice 2024 plus stable. Pour les investisseurs, c’est une piqûre de rappel. 

Certes, le 2ème trimestre a affiché un rebond à 27,6 milliards de fcfa grâce à l’encaissement du dividende complémentaire 2023 (192 milliards de fcfa). Mais ce souffle reste artificiel. En réalité, la tendance lourde du semestre est bien négative, confirmant que les recettes opérationnelles ne suffisent plus à absorber la baisse des prix et de la production. Le danger, c’est que ce type de soutien exceptionnel ne peut pas être reproduit à chaque semestre. Et sans relais durable, la trésorerie risque d’être de nouveau sous pression dès la fin de l’année.

Deux facteurs expliquent cette dérive. D’abord une production et un prix du brut en recul de -34%, ensuite une contraction de -24% des produits financiers et non opérationnels. Même avec des volumes vendus en hausse de +8%, la chute du prix moyen des ventes de -16% efface tous les gains. Au final, plus de pétrole écoulé, mais moins d’argent en caisse. Un paradoxe qui illustre une vérité simple où dans un marché baissier, produire davantage ne garantit plus la rentabilité. Une situation qui pourrait pousser la compagnie à repenser son mix entre production et gestion des marges.

Ces chiffres mettent par ailleurs en lumière un risque structurel. TotalEnergies EP Gabon fonctionne sur une équation où chaque baisse des cours du brut ou des produits financiers provoque un effet domino sur ses marges et sa trésorerie. La dépendance à des revenus ponctuels, comme les dividendes exceptionnels, ne peut masquer longtemps la fragilité du modèle.

Plus inquiétant encore, cette vulnérabilité se manifeste dans un contexte où la concurrence pour les investissements pétroliers s’intensifie en Afrique. Si cette tendance se confirme, la filiale gabonaise pourrait voir sa capacité à attirer de nouveaux capitaux se réduire fortement. Mais comment le groupe peut-il inverser la tendance ?

Les réponses passent par une optimisation des coûts, une diversification de ses sources de revenus, voire une ouverture plus assumée vers des énergies moins volatiles. Car à ce rythme, la liquidité deviendra le véritable baromètre de la résilience de TotalEnergies EP Gabon face à un marché mondial de plus en plus imprévisible.

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