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Gabon-Turquie : vers un partenariat structurant et équilibré

le coup de coeur

La visite d’État du président Brice Clotaire Oligui Nguema à Ankara, le 31 juillet 2025, a marqué une nouvelle étape dans la diplomatie économique du Gabon. Huit protocoles d’accord ont été signés avec la République de Turquie, couvrant des domaines aussi stratégiques que l’énergie, la formation professionnelle, les mines ou la santé militaire. Parmi ces avancées, la création d’un Conseil d’affaires Gabon-Turquie se distingue comme une initiative porteuse de potentiel, conçue pour stimuler les investissements croisés et rapprocher les communautés d’affaires des deux pays. 

Dans la logique d’ouverture économique prônée par le Gabon depuis septembre 2023, ce Conseil d’affaires Gabon-Turquie, vise à structurer les échanges, identifier les opportunités de co-investissement et faciliter l’implantation d’entreprises turques dans des secteurs porteurs. Mais l’intérêt est également réciproque : le Gabon offre à la Turquie une porte d’entrée stable et francophone sur l’Afrique centrale, tandis qu’Ankara, avec son savoir-faire industriel, ses entreprises dynamiques et sa diplomatie proactive, peut proposer des solutions concrètes dans des domaines comme l’habitat, l’énergie ou l’agro-industrie. Une coopération fondée sur les complémentarités, plutôt que sur les asymétries.

Le défi sera de faire en sorte que ce Conseil ne profite pas qu’aux grandes firmes étrangères. Pour être véritablement transformateur, il devra intégrer les opérateurs nationaux gabonais, notamment les PME et les jeunes entrepreneurs. Cela suppose la mise en place de dispositifs de formation, de soutien technique, et d’accès au crédit, afin de leur permettre de participer aux appels d’offres, de nouer des partenariats avec les entreprises turques, et de monter en gamme. 

Le Gabon a l’opportunité de faire de cette instance un outil stratégique au service de son plan national de développement (PNCD). En l’inscrivant dans une architecture cohérente, avec des objectifs clairs, une gouvernance équilibrée et des mécanismes de redevabilité, ce Conseil pourrait devenir un levier d’alignement entre projets privés et priorités nationales. Il pourrait aussi servir de cadre à la résolution rapide des blocages administratifs, à la coordination des financements mixtes et à l’innovation dans les modalités de coopération Sud-Sud.

En filigrane, c’est bien l’enjeu d’un partenariat gagnant-gagnant qui se dessine. L’un où les intérêts turcs trouvent des débouchés durables, sans écraser les ambitions locales ; l’un où les investissements étrangers appuient une montée en compétence du tissu économique gabonais, plutôt que de le marginaliser. Ce Conseil d’affaires peut réussir s’il devient un espace d’équité, de transparence et de co-construction. C’est là tout l’enjeu de la diplomatie économique nouvelle génération que Libreville semble vouloir incarner.

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