spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon : un médecin militaire désigné pour redresser la CNAMGS

le coup de coeur

La Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) entame une nouvelle ère sous la direction du Pr. Général Béatrice Yvette Nguema Edzang, nommée le 7 novembre dernier à la tête de l’institution. Médecin militaire de formation et figure respectée du corps de santé gabonais, elle succède à Nadia Christelle Koye, suspendue pour « faits graves et répétés ». Son arrivée intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par une crise de confiance des assurés, des tensions budgétaires et des dysfonctionnements administratifs qui menacent la stabilité même du système d’assurance maladie.

Depuis plusieurs années, la CNAMGS fait face à des difficultés chroniques : dettes cumulées estimées entre 7 et 8 milliards de fcfa envers les pharmacies, retards de remboursement aux établissements de santé, ruptures d’approvisionnement de certains médicaments pris en charge, mais aussi une communication quasi absente envers le grand public. Ces maux, aggravés par une gestion souvent jugée opaque et un manque de coordination entre les caisses, ont conduit à une perte de crédibilité auprès des usagers et des professionnels du secteur. Pour beaucoup, la CNAMGS n’est plus perçue comme un outil de solidarité nationale, mais comme un organisme administratif à bout de souffle.

Le choix d’une médecin militaire n’est pas anodin. Le gouvernement a voulu placer à la tête de l’institution une personnalité symbole de discipline, d’intégrité et de rigueur, dans l’espoir de restaurer la confiance et l’ordre. Le parcours du Général Nguema Edzang, marqué par une longue expérience dans le commandement médical et la gestion d’équipes hospitalières, témoigne d’une culture de résultats et d’efficacité. Son profil tranche avec celui de ses prédécesseurs : elle incarne un retour à la méthode, à la transparence et au devoir de service public.

La nouvelle directrice générale devra rapidement redresser le gouvernail d’une CNAMGS en perte de repères et de vitesse. Son plan d’action inclut un audit complet des ressources humaines et financières, la digitalisation des démarches pour réduire les lenteurs administratives, ainsi que la restauration du dialogue avec les hôpitaux et officines partenaires. Mais au-delà des réformes techniques, c’est la probité et la volonté politique qui seront déterminantes pour rétablir la trésorerie et garantir la pérennité du système d’assurance maladie.

Sauver la CNAMGS, c’est sauver un pan entier de la politique sociale du Gabon. Plus d’un million d’assurés dépendent de son bon fonctionnement pour accéder aux soins. En confiant sa direction à une femme de terrain, médecin et officier supérieur, le gouvernement envoie un signal fort : celui de la tolérance zéro face à la dérive et à la désinvolture administrative. Le Général Nguema Edzang n’aura pas le luxe du temps, mais elle dispose de toute l’autorité nécessaire pour soigner, à marche forcée, ce grand corps malade de la République.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles