Le gouvernement ne veut plus laisser le luxe échapper à la fiscalité. Dans le Projet de Loi de Finances 2026, les véhicules automobiles de tourisme et les produits de parfumerie rejoignent la liste des biens surtaxés. Les voitures de plus de 1500 cm³ supporteront désormais un droit d’accise de 5%, tandis que les cosmétiques et parfums importés seront taxés à 25% ad valorem.
L’État cible un marché juteux. En 2025, les importations de véhicules et produits de beauté ont représenté près de 60 milliards de fcfa de dépenses cumulées. En durcissant le régime fiscal, le Trésor espère engranger près de 20 milliards de fcfa de recettes supplémentaires dès 2026. Les produits de confort contribueront désormais à l’effort budgétaire national.Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de “rééquilibrer la fiscalité” et de “freiner la consommation de produits non essentiels”. Dans un contexte de diversification économique, le ministère du Budget veut réduire la dépendance aux revenus pétroliers et faire du secteur de la consommation un pilier de la mobilisation domestique.
Cette réforme marque une rupture de ton. Le Gabon vise maintenant une fiscalité différenciée où le luxe paie davantage pour soulager le social, même si en réalité cette taxe s’adresse à une couche de la société qui est la plus nantie, étant entendu qu’⅓ de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de la Banque Mondiale. Une ligne cohérente avec la stratégie 2026 qui vise à porter les recettes non pétrolières à 45% du total budgétaire, contre 39% en 2024. Le temps de la dépense frivole à bas coût semble révolu.








