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Gabon : vers une refondation politique très attendue

le coup de coeur

Le Gabon est à l’aube d’un tournant décisif dans sa trajectoire démocratique. Sous l’impulsion des recommandations formulées lors du Dialogue national inclusif (DNI) tenu en avril 2024, le gouvernement a engagé une importante réforme du cadre juridique encadrant les partis politiques. Ce chantier législatif vise à restructurer en profondeur l’espace partisan, longtemps critiqué pour son éclatement, son opportunisme et son manque de représentativité. En dotant le pays d’un nouveau dispositif juridique plus strict et adapté aux enjeux contemporains, les autorités entendent répondre aux aspirations d’une société gabonaise en quête de transparence, d’efficacité politique et de renouveau institutionnel.

Un comité de rédaction pluridisciplinaire et symbolique

C’est dans ce contexte que les travaux du Comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur les partis politiques ont été officiellement lancés le 19 mai 2025 au ministère de la Réforme. Ce comité, composé de trente-cinq membres, bénéficie d’un délai de dix jours pour soumettre ses propositions. La diversité et la qualité des profils retenus témoignent de la volonté d’inclure toutes les sensibilités politiques et générationnelles dans ce processus. Parmi eux,  des figures historiques de la scène politique gabonaise telles que Zacharie Myboto, Pierre Claver Maganga Moussavou, Guy Nzouba Ndama, Jean Boniface Asselé ou encore Didjob Divungi Di Ndinge, mais aussi des représentants de la jeune génération, apportant leur dynamisme et leur regard critique. Ce brassage est un signal fort : la réforme ne sera ni exclusive ni cosmétique, mais ancrée dans une volonté de refondation durable.

Mettre fin à la prolifération  des partis « profito-situationnistes »

Le diagnostic est largement partagé au sein de la population : la multiplication des partis politiques — aujourd’hui au nombre de 104 — a davantage nui à la vitalité démocratique qu’elle ne l’a servie. De nombreux citoyens dénoncent des formations politiques qui, loin d’être des espaces de débat et de mobilisation, sont perçues comme des structures opportunistes créées pour capter des ressources publiques et jouir des privilèges institutionnels sans réelle implication électorale. L’objectif de cette réforme n’est pas d’éliminer arbitrairement des partis, mais de mettre en place des critères rigoureux de représentativité, de fonctionnement et de transparence, afin de redonner du crédit à l’engagement partisan et de créer les conditions d’un véritable pluralisme.

Pour un nouveau pacte démocratique

Au-delà des considérations techniques, cette initiative s’inscrit dans une ambition plus large : refonder le pacte démocratique gabonais. Il s’agit de faire des partis politiques de véritables outils de médiation entre la société et les institutions, capables de porter des projets de développement, de favoriser la cohésion sociale et de structurer le débat public.

En ouverture des travaux, François Ndong Obiang, président du Comité, a exhorté les membres à faire preuve de responsabilité, de rigueur et de patriotisme pour : « écrire une nouvelle page de l’histoire politique du Gabon ». Le pays dispose désormais d’une opportunité historique pour sortir d’un modèle clientéliste et fragmenté, et poser les bases d’une démocratie moderne, efficace et inclusive.

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