Après avoir placé Jeannot Kalima comme vice-président de l’Assemblée nationale, le régime confirmerait-il sa stratégie ? Celle de recycler les anciens cadres du PDG pour occuper les postes stratégiques. Nicole Jeanine Roboty-Mbou et Brice Constant Paillat, ex-ministres du régime Ali Bongo, prennent la tête des commissions Finances et Lois, véritables leviers du contrôle budgétaire et législatif.
L’opération dépasse le simple clin d’œil aux anciens régimes. Loin s’en faut. Elle illustre une continuité du réseau PDG dans les rouages institutionnels, malgré le changement de chef d’État. Ces nominations permettent au gouvernement actuel de s’appuyer sur des profils certes expérimentés, mais tout en neutralisant des élites susceptibles de contester l’ordre en place.
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Pour le pays, cette dynamique pose question : comment concilier renouvellement politique et maintien de l’influence des anciens cadres ? Certains experts y voient un moyen de garantir la stabilité à court terme, mais au prix d’un ralentissement du véritable renouvellement politique. En filigrane, le message des nouvelles autorités est qu’elles privilégient le contrôle sur l’Assemblée, quitte à offrir un retour en force aux figures emblématiques du PDG.
Une manœuvre politique qui pourrait redéfinir les équilibres institutionnels pour les prochaines années. Cette stratégie de recyclage soulève également des interrogations sur l’indépendance des commissions clés. Avec des présidents issus du même réseau politique que l’ancien pouvoir, la perception d’un contrôle continu sur les décisions budgétaires et législatives pourrait affecter la confiance des citoyens et des investisseurs.








