Le dernier communiqué de la Commission pour le Dialogue Social dans les hydrocarbures confirme ce que redoutait l’ONEP : aucune avancée concrète ne sera faite avant la présidentielle du 12 avril. Alors que la tension reste vive dans le secteur pétrolier, la commission annonce que les discussions reprendront après les élections, repoussant une nouvelle fois la résolution des problèmes qui minent les travailleurs. Un report qui ressemble à une manœuvre dilatoire, au moment où l’ONEP exigeait des engagements immédiats.
Le document insiste sur la mise en place de simulations par palier en fonction de l’ancienneté des personnels, une approche qui vise à éviter des discussions longues et complexes sur les cas individuels. Mais ce que l’ONEP attendait, ce n’était pas un nouveau cadre de discussion, mais des décisions concrètes et applicables sans délai. En reportant encore les négociations, les autorités prennent le risque d’attiser encore plus la frustration des travailleurs.
Une modification des prérogatives de la Commission ?
Autre point notable : la commission veut modifier l’arrêté qui la crée afin d’assurer sa continuité après la transition. Une annonce qui soulève des questions. Si cette commission devait être un outil temporaire pour désamorcer la crise, pourquoi chercher à la prolonger alors qu’elle peine déjà à produire des résultats ? Derrière cette volonté de réforme, certains pourraient y voir une manière d’éviter d’avoir à trancher les questions les plus sensibles en les repoussant à plus tard.
Mais le passage le plus marquant du communiqué est sans doute celui où la commission remercie l’ONEP d’avoir accepté d’attendre après les élections pour poursuivre les discussions. « Nous tenons pat ailleuts à saluer le sens des responsabilités de I’ONEP et ses
adhérents qui ont accepté de reprendte les üscussions aptès les élections présidentielles du 1,2 avnl 2025, car la période actuelle n’est pas propice pout des échanges sereins« , précise le communiqué signé Arnauld Calixte Engandji-Alandji, président de la commission.
Une affirmation qui contraste avec la colère exprimée par les travailleurs et qui laisse penser que les autorités tentent d’enterrer la crise sous l’enjeu électoral. Or, la menace d’une grève n’a pas disparu, elle reste simplement suspendue.
En clair, rien n’est réglé, tout est repoussé. À quelques semaines du scrutin présidentiel, le gouvernement mise sur l’attente, espérant sans doute que la pression sociale retombe d’elle-même. Mais si les pétroliers décident de reprendre leur mobilisation après le 12 avril, ce report pourrait ne faire qu’aggraver les tensions, et le prochain président devra gérer une crise qui n’aura fait que mûrir dans la frustration.