Le climat social au sein du Ministère des Eaux et Forêts du Gabon est actuellement très tendu. Les agents, regroupés au sein du Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (SYNAPEF), ont exprimé leur ras-le-bol face à l’incapacité de leur administration à payer les primes de rendement qui leur sont dues. Cette situation de blocage est sur le point de déboucher sur une grève générale illimitée si une solution rapide n’est pas trouvée.
Le 1er août, les agents du ministère des Eaux et Forêts ont tenu une assemblée générale au cours de laquelle ils ont fermement dénoncé le retard de paiement de leur prime de rendement. Traditionnellement versée de façon trimestrielle, cette prime accuse désormais trois trimestres d’arriérés. Serge Roland Pambou, président du SYNAPEF, a déclaré que dès le lendemain, un préavis de grève de 8 jours serait officiellement déposé, conformément à la législation en vigueur.
Détournement présumé des fonds alloués
La colère des agents s’est amplifiée lorsqu’ils ont appris que sur les 750 millions fcfa initialement destinés à régler l’échéance du 4ème trimestre 2023, 40% (soit 300 millions fcfa) avaient été redirigés vers d’autres fins, selon les syndicalistes. Cette réallocation des fonds a été vivement critiquée par le SYNAPEF, qui souligne que ces ressources devraient exclusivement servir au paiement des primes, comme le stipule la loi. Serge Roland Pambou a insisté sur le fait que les agents ignorent l’usage précis de cette réaffectation, ce qui ajoute à leur frustration.
Absence de dialogue selon les syndicalistes
Un autre point de contention majeure serait le manque de communication entre le ministre des Eaux et Forêts, le général Maurice Ntossui Allogo, et les représentants syndicaux. En poste depuis 11 mois, le ministre n’aurait jamais daigné rencontrer le SYNAPEF selon le syndicat, accentuant ainsi le sentiment de mépris ressenti par les agents. Cette absence de dialogue contrasterait fortement avec le précédent ministre, Lee White, “qui malgré les désaccords, engageait systématiquement des discussions avec les syndicats”, rappellent les responsables syndicaux.
Réactions et actions prévues
Pour amplifier leur revendication, le SYNAPEF a prévu non seulement de déposer un préavis de grève, mais aussi de solliciter l’intervention directe du président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, du Premier ministre Raymond Ndong Sima, ainsi que d’autres autorités compétentes. Cette démarche vise à attirer l’attention sur cette crise et à obtenir une résolution rapide en faveur des agents du ministère.
La menace de grève générale illimitée au ministère des Eaux et Forêts expose un malaise profond et persistant au sein de cette administration. Les agents, désespérés par l’absence de paiement de leurs primes de rendement et par la redirection suspecte des fonds alloués, attendent des réponses concrètes. Le dialogue social est tout aussi crucial que le respect des obligations financières pour éviter une paralysie potentielle du secteur. Les prochaines actions du gouvernement seront décisives pour désamorcer cette crise et rétablir la confiance des agents.