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Grève pétrolière : des milliards de fcfa en jeu, une économie en sursis

le coup de coeur

Si la grève générale annoncée par l’ONEP se concrétise, le Gabon risque de voir son économie subir un choc immédiat. Avec une production moyenne de 200 000 barils par jour et un cours du Brent oscillant autour de 80 dollars le baril, chaque jour d’arrêt représenterait une perte sèche de près de 1,6 milliard de fcfa en revenus d’exportation. Sur une semaine, cette somme grimpe à plus de 11 milliards de fcfa, un trou béant dans les recettes de l’État, qui mise encore largement sur l’or noir pour financer son budget. Dans un contexte où les finances publiques sont déjà sous pression, un tel manque à gagner pourrait déséquilibrer totalement les prévisions économiques de 2025.

Des projections reposant sur un secteur fonctionnel

La Loi de Finances 2025 tablait sur 661,4 milliards de fcfa de recettes pétrolières, en baisse par rapport aux 1 020 milliards de fcfa enregistrés en 2023, principalement en raison du recul progressif de la production et des fluctuations des prix du marché. Mais ces projections reposent sur un secteur fonctionnel, sans perturbation majeure. Une grève prolongée viendrait à réduire drastiquement ces prévisions, forçant l’État à revoir ses équilibres budgétaires. À titre de comparaison, lors de la crise pétrolière de 2020, le pays avait perdu près de 20 % de ses revenus attendus, un scénario que le gouvernement veut à tout prix éviter.

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Au-delà des pertes directes, c’est toute la chaîne d’exploitation qui pourrait être mise à l’arrêt. Si les sous-traitants entrent dans le mouvement, les opérations logistiques essentielles au bon fonctionnement des terminaux pétroliers pourraient être paralysées. L’entretien des plateformes, le transport du brut et même les services annexes comme le ravitaillement des sites risquent d’être impactés. Les majors pétrolières comme Perenco, TotalEnergies et Maurel & Prom pourraient voir leurs activités suspendues, ce qui dégraderait encore plus la position du Gabon sur les marchés internationaux.

Risque d’une crise de liquidité

Les conséquences ne se limiteraient pas à l’industrie pétrolière. Une chute brutale des revenus du pétrole entraînerait inévitablement un effet domino sur l’ensemble de l’économie gabonaise. Les recettes de l’État servant à financer les dépenses publiques, des coupes budgétaires pourraient être envisagées dans plusieurs secteurs clés, notamment les infrastructures, la santé et l’éducation. En parallèle, les retards de paiement des fournisseurs et des prestataires de l’État pourraient s’accumuler, aggravant une crise de liquidités qui pèse déjà sur certaines entreprises locales.

En clair, chaque jour de grève dans le pétrole coûte cher, et chaque semaine de blocage compromet un peu plus l’équilibre budgétaire du pays. L’État peut-il vraiment se permettre de voir des milliards de fcfa s’évaporer, alors même qu’il tente de stabiliser ses finances ? Si aucun accord n’est trouvé avant le 21 mars, le Gabon pourrait bien se retrouver face à une crise budgétaire aux conséquences bien plus graves que prévues.

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