Le 28 février 2025, l’État gabonais a signé un Contrat d’exploration et de partage de production (CEPP) avec la société Komo ressources group (Koreg), première entreprise autochtone à investir dans l’exploration pétrolière nationale. Cet accord, portant sur les blocs marginaux EF-7 et POMOK, marque une avancée majeure pour l’industrie locale, jusque-là dominée par des multinationales étrangères. Lors de la cérémonie de signature, le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abéké, a d’ailleurs salué cette initiative inédite : « Jusque-là, aucune société autochtone n’avait investi dans l’exploration de blocs pétroliers. Vous êtes les premiers à relever ce défi ».
L’objectif affiché du gouvernement est de renforcer l’exploration pétrolière, afin de redynamiser le secteur et d’encourager d’autres investisseurs nationaux à suivre cette voie. Avec ce contrat, Koreg entend jouer un rôle clé dans l’augmentation de la production nationale. La société prévoit notamment de mettre en exploitation le champ « Autour » au cours de cette année, une première étape avant le développement des blocs nouvellement acquis.
Victor Mouwoyi Mangongo, représentant de Koreg, a affirmé la volonté de l’entreprise d’apporter une valeur ajoutée locale au secteur pétrolier gabonais : « Le développement de notre pays repose sur la valorisation de nos ressources et le renforcement de nos compétences locales ». Pour y arriver, Koreg mise sur une stratégie alliant exploration et exploitation progressive, dans l’optique de renforcer la souveraineté énergétique du Gabon tout en maximisant les retombées économiques nationales.
Cependant, la montée en puissance soudaine de Koreg suscite des interrogations au sein du secteur pétrolier gabonais. Jusqu’à récemment, la société était quasiment inconnue, et peu d’informations sont disponibles sur son historique, sa structure financière ou ses capacités techniques. En l’espace d’un an, elle a non seulement obtenu un premier CEPP pour le champ « Autour« , mais également signé ces deux nouveaux contrats d’exploration. Comment a-t-elle réussi à décrocher ces accords stratégiques alors que des opérateurs plus anciens peinent à obtenir de telles opportunités ? Quelles sont les garanties de son expertise et de sa solidité financière pour mener à bien ces projets ? L’absence de transparence sur ces éléments pourrait alimenter un débat sur les critères de sélection des opérateurs nationaux et la gestion des ressources stratégiques du pays.
Quoi qu’il en soit, Koreg entend s’imposer comme un acteur incontournable du pétrole gabonais. Si elle parvient à concrétiser ses ambitions, elle pourrait ouvrir la voie à d’autres entreprises locales, comme l’espère le ministre du Pétrole : « Nous comptons beaucoup sur vous. Toutes les autres sociétés autochtones vous regardent. Si vous réussissez, vous ouvrirez la voie à d’autres sociétés qui hésitaient encore ». A noter que Koreg est la deuxième entreprise “autochtone” a bénéficié des faveurs de l’administration gabonaise, après Business Oil Africa détenue par un certain… Omar Bongo Ondimba Andjoua.
