Ce vendredi 31 octobre 2025, la salle de conférence de l’immeuble ABC Mall vibrait d’une énergie rare. Un mélange d’espoir obstiné, de curiosité et d’une volonté presque tangible. Le Business Talk « Je suis ma réussite », organisé par Le Cercle des riches connaisseurs dirigé par Daf Ossouala, a réuni quatre entrepreneurs dont les parcours disent, chacun à sa manière, qu’au Gabon la réussite n’est pas un mythe mais une construction possible. Loïc Kapitho, Darlin Harper, Anthony Marat et Regina Manga ont été a la hauteur des attentes du public venu nombreux. 

Loïc Kapitho : toujours avoir une vision

« La réussite, ce n’est pas une question de chance ; c’est une question de vision », a lancé Loïc Kapitho, co-fondateur de POZI, la startup lancée en 2020 qui ambitionne  de devenir l’application de tracking la plus appréciée en Afrique d’ici 2030. Son témoignage a rappelé les nuits passées à peaufiner un produit pour un marché qui n’existait pas encore au Gabon, les premiers refus transformés en leçons, et l’art d’anticiper des besoins que d’aucuns sous-estiment. Son message est simple : parfois, il suffit d’être le premier à offrir une solution simple et bien exécutée pour enclencher le succès.

Darlin Harper : créer du lien

Quant à Darlin Harper, promoteur de la plateforme culturelle Entre Nous Bar, il a incarné la réussite sous un angle différent : social et culturel. « Réussir, c’est aussi créer du lien », a-t-il insisté. Son lieu de retrouvaille et de partage culturel est né d’un désir de rassembler la jeunesse, d’inventer des espaces qui parlent aux nouvelles générations. Son parcours montre que la prospérité peut s’incarner dans des expériences, des communautés fidèles et des projets qui redonnent du sens au vivre-ensemble. L’organisation du concert du rappeur primé aux Kora Music Awards, Koba Building, accompagné de quelques rappeurs de la nouvelle génération en dit long sur la valeur accordée à la création du lien dans cet espace devenu incontournable à Libreville.

Anthony Marat : la rigueur des chiffres

Face aux anecdotes, Anthony Marat, fondateur de Yoboresto, l’application mobile fondée en 2018 qui redéfinit l’expérience culinaire en connectant clients et restaurants, a apporté la rigueur des chiffres et des modèles : « Avec les bonnes données et une exécution rigoureuse, même un marché de deux millions d’habitants devient un terrain d’innovation rentable. » Sa démonstration : logistique, partenariats et écosystème solide transforment une belle idée en entreprise pérenne. La discipline opérationnelle et la stratégie sont des piliers incontournables.

Régina Manga : respect de nos racines

Enfin, Regina Manga, promotrice de Nappy Nanga, une plateforme qui accompagne les femmes désireuses de prendre soin d’elles par des méthodes innovantes et modernes, a, pour sa part, mis en avant l’enracinement local : « Valorisons nos talents et nos solutions made in Gabon. » Son propos était une invitation à concevoir des produits et services qui respectent nos racines tout en répondant aux standards modernes. Humilité, audace et respect du contexte local constituent selon elle les ingrédients d’une réussite durable.

Daf Ossouala : des parcours impressionnants et accessibles

Certes, les défis persistent, notamment infrastructures déficientes, accès au financement, formalités lourdes. Mais ces contraintes, loin d’être des fatalités, sont des ressorts d’innovation. Les intervenants l’ont montré par l’exemple : on s’adapte, on collabore, on réinvente. « Chaque obstacle devient une opportunité pour innover », a été le fil conducteur de la soirée. Pour Daf Ossouala, organisateur de la rencontre avec son Cercle des riches connaisseurs, l’objectif était double. « L’objectif était de présenter des parcours inspirants et impressionnants certes, mais profondément humains et accessibles à toutes les personnes qui croient en leurs rêves. L’association Le Cercle des Riches Connaisseurs tenait à proposer des échanges directs, pragmatiques, concrets, et des rencontres de qualité », a-t-il déclaré. 

La réussite demande de la volonté

Nous sommes deux millions dans un monde de plus de huit milliards d’habitants. Cette rareté, loin d’être un handicap, est un atout : ce qui est rare a de la valeur. Le Gabon dispose de ressources humaines, culturelles et naturelles encore peu exploitées. C’est un terrain fertile pour ceux qui ont une vision, de la discipline et de la persévérance. La réussite ici demande de la volonté collective autant que des trajectoires individuelles. Souvenez-vous que des frères du continent arrivent ici en pirogue dans le pire des cas et réussissent chez nous.

La leçon centrale est limpide : la réussite au Gabon n’est pas réservée à une élite chanceuse. C’est une construction patiente, exigeante et collective. Elle demande discipline dans l’exécution, persévérance face aux refus, et le courage d’innover en respectant nos racines. Merci à Loïc Kapitho, Darlin Harper, Anthony Marat et Regina Manga : leurs parcours sont des boussoles pour tous ceux qui veulent se lancer.

« Je suis ma réussite. » L’invitation était lancée : croire, agir, bâtir. Et vous, serez-vous acteur de votre propre réussite ? Faites-le nous savoir en commentaire.