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Législatives et locales : après un imbroglio XXL, le ministère de l’Intérieur reporte les dépôts de candidatures

le coup de coeur

Le calendrier électoral au Gabon continue de tanguer au gré des ajustements de dernière minute. Initialement prévu du 17 au 23 juillet 2025, le dépôt des candidatures pour les élections législatives et locales vient d’être reporté par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault. Désormais, les potentiels candidats devront déposer leurs dossiers entre le 27 juillet et le 7 août auprès de la CNOCER ou de ses démembrements locaux. Derrière cette révision, c’est toute une désorganisation institutionnelle qui refait surface, alimentant la critique croissante sur la préparation du double scrutin.

Une chronologie désordonnée

Le report intervient après la publication tardive de deux arrêtés, tous deux datés du 9 juillet 2025 : l’un fixant la période de révision de la liste électorale (14 juillet au 12 août), l’autre officialisant la mise en place de la Commission nationale d’organisation des élections (CNOCER). Cette chronologie désordonnée a fait réagir Geoffrey Foumboula Libeka Makosso, député de la Transition et acteur civique. Dans une publication sur ses réseaux, il note avec une ironie amère que « ces arrêtés viennent logiquement suspendre le décret fixant la période du dépôt des candidatures pour trois raisons essentielles ».

Dans ce contexte, beaucoup s’interrogent désormais. Comment envisager des dépôts de candidatures avant même de connaître les personnes effectivement inscrites sur la liste électorale ? Cette incohérence juridique et administrative reflète une gestion précipitée du processus électoral. Les commissions locales, indispensables pour recevoir les dossiers, ne seront installées que le 26 juillet, soit la veille de l’ouverture du dépôt. Un délai pour le moins critique. D’autant que la révision du fichier électoral elle-même soulève d’autres défis.

Faire preuve de rigueur et de cohérence

Si les jeunes disposant d’un Numéro d’Identification Personnel (NIP) sont automatiquement enrôlés, le flou persiste quant aux modalités exactes pour les primo-électeurs ou ceux souhaitant changer de centre de vote. Le ministère invite les citoyens à « ne pas se faire enrôler » mais à remplir un formulaire pour choisir leur centre, ce qui en pratique sème la confusion sur la marche à suivre.

Ce cafouillage général mine la crédibilité de l’État dans une élection censée consolider la démocratie post-transition. L’intention de bien faire ne suffit plus. Comme l’a conclu ironiquement Foumboula, qui malgré tout remercie le ministère pour « la rapidité sur la période d’enrôlement et la mise en place de la CNOCER », les autorités doivent désormais faire preuve de rigueur et de cohérence s’ils veulent éviter de transformer ce rendez-vous démocratique en nouveau théâtre d’improvisations, d’autant qu’avec l’arrivée en fanfare du parti d’Oligui Nguéma, les jeux semblent déjà faits. 

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