Du 17 au 24 août, Toulouse a vibré au rythme du festival Afrique Lab 2025, installé comme chaque année au Village des Arts Africains. Pour sa 12ᵉ édition, l’événement a confirmé son rôle d’ambassade culturelle, un lieu d’échanges où les arts deviennent un langage universel. Cette année, le concept « Équatophonie » a guidé la programmation, mettant en lumière la richesse de l’Afrique centrale à travers ses musiques, ses voix et ses histoires. Le Gabon y a été particulièrement célébré, offrant au public deux temps forts.
Afrique Lab 2025 : Le Gabon profite d’une belle exposition ! Le 22 août, la chanteuse Pamela Badjogo a fait voyager l’audience avec sa voix puissante et engagée, porteuse de messages d’émancipation et d’unité. Puis, le 24 août, le festival a trouvé son apothéose avec le groupe Pindi, qui a présenté pour la 12ᵉ fois son spectacle emblématique, « Ngwali, le chant de la perdrix ». Cette œuvre, à la croisée du conte, de la danse et de la musique, incarne la mémoire vivante et la culture du Gabon, transposées sur scène avec une intensité bouleversante.

Joanna (Professeur au Gabon originaire de Toulouse) témoigne : « Très belle expérience ! Il y’a deux ans j’ai vu Tiss Warren Jazz ici même au village des arts africains, c’était déjà exceptionnel ! Cette année encore, les vêtements, les danses et l’utilisation des langues gabonaises ont offert un vrai voyage au public venu nombreux pour voir Pindi. »
Des messagers de la culture et de la paix !En plaçant l’Afrique au cœur de Toulouse ou du Québec et ailleurs, nos artistes démontrent qu’un festival peut être bien plus qu’un simple rendez-vous festif : il devient un pont entre les cultures, une véritable ambassade où les identités dialoguent et se réinventent. C’est le propos même de Naneth qui sera en concert ce 30 aout à l’occasion de la Journée Culturelle Gabonaise. Face à la crise diplomatique qui lie le Gabon et le Bénin l’artiste répond avec un texte fort de sens : « Dans ce cadre, les vraies voix (influenceurs, artistes, intellectuels, citoyens) qui cherchent une médiation sincère sont souvent noyées dans le vacarme des récits fabriqués et des informations transformées, non argumentées ou prises hors de leur contexte ».

Entre prestige et difficultés : une vérité amère mais essentielleDans un contexte où Tiss warren Jazz & Pindi ont dû passer par des campagnes de financement participatif, nous nous posons encore la question du bienfondé de ces ambassades et du cadre de développement et de l’accompagnement des artistes par l’état. À ce sujet, bien qu’ayant bénéficié d’une aide précieuse de :
– Le Sénateur Marc Ona ESSANGUI
– La Ministre Laurence NDONG- Bamboo Microfinance et B.com
– et quelques proches.
Pindi confie avoir contracté un emprunt de 4 millions de Francs devenu un problème à court terme. En somme, derrière les lumières et les ovations, il y a pourtant des réalités financières et structurelles qui interrogent la place donnée aux artistes dans nos politiques publiques. Si les artistes endossent aujourd’hui le rôle d’ambassadeurs culturels, il revient aux institutions, aux mécènes et au public de soutenir durablement ces démarches, afin que la voix du Gabon résonne toujours plus fort sur la scène internationale.