La situation est alarmante pour les malades de la tuberculose suivis à l’hôpital spécialisé de Nkembo, dans le deuxième arrondissement de Libreville. Depuis plusieurs semaines, les patients sont privés de leurs traitements, ce qui suscite une profonde inquiétude, notamment chez ceux atteints de formes graves comme la tuberculose pulmonaire ou sous-valvulaire. La direction de l’établissement, quant à elle, reste floue dans sa communication, laissant les usagers dans une grande détresse.

Ras-le-bol chez les patients

Le jeudi 22 mai, une scène inhabituelle s’est déroulée dans l’enceinte de l’hôpital. Un attroupement de patients, visiblement excédés, a exprimé son mécontentement face à la pénurie prolongée de médicaments. De nombreux malades, venus pour leur rendez-vous habituel, sont repartis les mains vides. « Il n’y a pas de médicaments, repassez la semaine prochaine », aurait répondu le personnel soignant, selon une source sur place. Cela fait désormais deux semaines que la situation perdure. « Certains malades, comme moi, qui sont à un stade avancé de la maladie, ne savent plus à qui s’adresser », confie un patient régulier, visiblement préoccupé.

Des explications contradictoires

Face à la colère montante, la direction de l’hôpital a tenté de calmer les esprits avec des explications pour le moins contradictoires. Un patient rapporte : « Ils ont d’abord dit que les médicaments étaient déjà sur place, mais qu’il fallait attendre la validation de l’OMS pour les distribuer. Quelques jours plus tard, on nous dit que les médicaments sont à l’OMS et qu’ils seront disponibles la semaine suivante », a-t-elle expliqué. Des réponses qui sèment la confusion parmi les centaines de malades qui, pour la plupart, n’ont aucun autre recours. « Ces médicaments ne sont disponibles que dans ce centre », rappelle un patient.

Une situation préoccupante sans réponse officielle

Pour de nombreux patients qui doivent régulièrement s’absenter de leur travail afin de respecter leurs rendez-vous médicaux, la situation devient intenable. Géraldine, une malade visiblement agacée, déclare : « J’ai une charge de travail qui ne me permet pas d’être ici tous les jours. J’espère que mardi prochain, tout rentrera dans l’ordre. On ne peut pas se permettre d’être aussi négligent face à une urgence sanitaire », a-t-elle expliqué.

À ce jour, le ministère de la Santé n’a fait aucune communication officielle sur cette crise, laissant les malades dans l’attente et l’inquiétude.