Le 23 juillet dernier, au siège du ministère de l’Économie et des Finances à Libreville, le ministre d’État, ministre de l’Economie, des Finances, de la Dette Henri-Claude Oyima a réuni les représentants de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) dans le cadre des consultations préparatoires à la loi de finances 2026. Ce rendez-vous, voulu comme un dialogue stratégique entre l’État et le secteur privé, ouvre la voie à une refondation des relations économiques autour d’un impératif majeur : accélérer la transformation de l’économie gabonaise grâce aux investissements privés.
Dans son propos liminaire, le ministre d’État a appelé les entreprises à se positionner en partenaires de premier plan dans la création de valeur, en insistant sur la nécessité d’une croissance forte, durable et inclusive. « Nous visons un taux de croissance à deux chiffres, mais cela ne se fera pas sans le secteur privé », a-t-il affirmé, soulignant que l’État entend désormais jouer un rôle de facilitateur plus que d’opérateur. Ce changement d’approche suppose une écoute active des besoins des entreprises, qu’il s’agisse d’un cadre fiscal adapté, d’un accès au crédit renforcé ou d’une meilleure gouvernance administrative.

Le secteur privé, trop longtemps perçu comme périphérique dans l’élaboration des politiques publiques, est désormais au cœur du dispositif. La loi de finances 2026 pourrait ainsi intégrer des incitations ciblées à l’investissement productif, aux partenariats public-privé, mais aussi aux projets innovants portés par les PME gabonaises. Pour le gouvernement, il ne s’agit plus seulement de consulter, mais de coconstruire les outils budgétaires capables de porter une croissance tirée par l’entreprise, la production locale et la création d’emplois.
Les ministres Louise Mvono, de la Planification et Mark Alexandre Doumba, de l’Économie numérique, également présents, ont mis l’accent sur deux leviers complémentaires : la prospective et l’innovation. Le premier permet d’anticiper les mutations économiques à moyen terme ; le second exige de faire émerger un secteur privé plus audacieux, plus digitalisé et mieux financé. À travers ces chantiers, l’État cherche à bâtir un nouveau contrat économique dans lequel les entreprises deviennent des agents actifs du développement, et non de simples bénéficiaires.
Si cette dynamique est effectivement enclenchée, le projet de loi de finances 2026 pourrait devenir le socle d’une ère nouvelle pour le climat des affaires au Gabon. Mais tout dépendra de la capacité des entreprises à formuler des propositions claires, et de l’administration à les intégrer dans un cadre cohérent et prévisible. L’avenir économique du Gabon ne se décidera plus uniquement dans les couloirs des ministères, mais bien dans l’interaction stratégique entre le public et le privé.