Classé parmi les moins performants au monde dans le dernier index de performance portuaire (CPPI 2024) de la Banque mondiale, le port d’Owendo reste loin derrière ses concurrents ouest-africains. Retards, faible productivité et manque d’investissements fragilisent son rôle stratégique pour l’économie gabonaise.
Le rapport 2024 de la Banque mondiale sur la performance des ports à conteneurs pointe du doigt Owendo. Avec un score négatif de -81, le principal port gabonais se situe bien en dessous de la moyenne africaine, confirmant des délais importants et une organisation logistique déficiente. Malgré son rôle vital dans l’exportation du bois, du manganèse et du pétrole, Owendo ne parvient pas à jouer son rôle de hub compétitif dans les chaînes logistiques régionales.
Les limites sont structurelles. Equipements vieillissants, procédures encore peu digitalisées et congestion régulière, qui renchérissent les coûts pour les importateurs comme pour les exportateurs. En comparaison, Dakar a bondi de -82 en 2023 à +23 en 2024, devenant le port le mieux classé d’Afrique subsaharienne grâce aux investissements de DP World et à une meilleure connectivité terrestre. Cotonou et Lomé affichent également des progrès notables, accentuant l’écart avec Owendo.
Le cas d’Owendo illustre plus largement les faiblesses des ports de la CEMAC, également marquées à Douala (-97) et Kribi (-199). Ces contre-performances freinent la compétitivité de toute la sous-région, en particulier pour les flux commerciaux à destination du Tchad, de la RCA ou du Congo. Le rapport souligne que l’Afrique subsaharienne souffre toujours de « faibles niveaux d’automatisation, de connectivité limitée et de longs temps d’attente ».
Pour le Gabon, l’urgence est donc de moderniser Owendo, renforcer ses infrastructures, digitaliser ses procédures et fluidifier ses connexions routières et ferroviaires. Faute de quoi, le pays risque de rester en marge des grandes routes maritimes mondiales et de voir ses voisins capter des parts de marché cruciales dans les échanges internationaux.