Le dernier classement du Henley Passport Index pour le 3e trimestre 2025 place le passeport gabonais au 78e rang mondial, avec 58 destinations accessibles sans visa préalable. Bien qu’en retrait dans le classement africain (28e), ce score reflète une stabilité modérée de la position du Gabon en matière de mobilité internationale. Dans un environnement régional peu intégré en termes de circulation, le Gabon conserve une petite avance sur la majorité de ses voisins directs en Afrique centrale.
Au sein de la CEMAC, les pays se valent tous quasiment. La République du Congo, le Cameroun, la Centrafrique ou encore la Guinée équatoriale se situent tous derrière le Gabon dans ce classement mondial, avec des passeports offrant entre 48 et 56 accès sans visa. Cela place le Gabon dans une position relativement favorable dans sa sous-région, ce qui peut être perçu comme un levier diplomatique à renforcer.
Cette performance, bien que modeste à l’échelle continentale, reflète une image encore crédible du Gabon auprès de plusieurs partenaires bilatéraux. Elle pourrait être consolidée grâce à une politique étrangère plus dynamique en matière de négociations d’accords de visas, notamment avec les pays d’Asie, du Golfe et d’Amérique latine. Les expériences d’États africains comme le Bénin ou le Ghana, qui affichent plus de 65 destinations accessibles sans visa, montrent qu’avec un bon plaidoyer diplomatique, des avancées sont possibles.
L’amélioration du classement du Gabon dépendra également de l’attractivité économique, de la stabilité politique et de la modernisation de l’administration consulaire, autant d’axes sur lesquels le gouvernement s’est engagé depuis 2023. Dans un monde de plus en plus connecté, la valeur d’un passeport devient un reflet direct du soft power d’un pays : ouvrir davantage de portes aux citoyens gabonais serait donc un signal fort d’ouverture et de confiance.
Si le Gabon ne brille pas encore dans le top africain dominé par les Seychelles (156 destinations) ou l’Île Maurice (149 destinations), il reste bien positionné dans l’espace CEMAC, avec une marge de progression crédible. Le pays dispose d’un socle sur lequel construire une stratégie de rayonnement diplomatique orientée vers la facilitation des mobilités, notamment pour les jeunes, les entrepreneurs et les chercheurs.