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Pétrole : à peine plus d’un quart du domaine pétrolier exploité, le Gabon mise sur l’offshore profond 

le coup de coeur

Le constat dressé par le ministre du Pétrole lors de l’Africa Energy Week est saisissant. A peine plus d’un quart du domaine pétrolier national est exploité. Ce chiffre met en lumière l’ampleur des ressources encore disponibles, mais aussi l’incapacité du pays à en tirer pleinement profit depuis des décennies.

L’État compte désormais sur l’offshore profond et ultra-profond, qui représente l’essentiel du potentiel non exploré. Cette orientation montre que le futur du secteur pétrolier gabonais se jouera loin des côtes, avec des investissements colossaux à mobiliser.

Les perspectives d’accord avec ExxonMobil et le retour annoncé de TotalEnergies sont présentés comme des opportunités. Pourtant, l’histoire récente invite à la prudence : la dépendance du Gabon aux majors étrangères n’a pas toujours garanti des retombées proportionnelles. Les cycles d’investissement et de désengagement ont souvent laissé l’économie nationale vulnérable aux fluctuations mondiales. Ce retour des majors doit donc être mieux encadré pour éviter de répéter les mêmes erreurs que par le passé.

La question centrale n’est donc pas seulement d’augmenter la production, mais de repenser la place du pétrole dans le modèle économique. En 2024, les 230000 barils produits par jour n’ont pas suffi à générer une transformation structurelle. La manne pétrolière continue de financer principalement la dépense courante, plutôt que des secteurs alternatifs. Or, la dépendance prolongée à cette ressource expose le pays à des chocs extérieurs répétés.

En valorisant mieux les ressources existantes, l’État pourrait se donner le temps et les moyens de préparer la transition énergétique. Le risque serait de concentrer les efforts sur de nouveaux gisements tout en oubliant que la diversification économique reste la seule issue durable. Les projets d’industrialisation liés au gaz, par exemple, pourraient constituer une passerelle vers une économie moins vulnérable.

Le débat ouvert autour des 72% de territoire inexploité mérite donc d’être replacé dans un cadre plus large. Comment transformer ce potentiel en moteur de diversification, plutôt que de prolonger la dépendance à un secteur qui finira, tôt ou tard, par décliner ? L’enjeu dépasse la seule production puisqu’il concerne la manière dont les revenus seront utilisés pour refonder l’économie.

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