C’est une page qui se tourne. Le 17 avril 2025, Olam International, pilier de l’agro-industrie au Gabon sous l’ère Bongo, a annoncé la cession intégrale de sa participation dans Arise Ports & Logistics (Arise P&L) pour un montant de 175 millions de dollars US, soit plus de 100 milliards de fcfa. L’acquéreur, Equitane DMCC, est une plateforme d’investissement basée à Dubaï, spécialisée dans les projets durables en Afrique.
Arise P&L, société cofondée et jusque-là codétenue par Olam, gère des infrastructures stratégiques au Gabon, dont le port minéralier d’Owendo et le terminal de marchandises générales. Ces installations, devenues symboles de la politique des « zones économiques spéciales » promue par le régime déchu, ont longtemps incarné le partenariat étroit entre l’État gabonais et les intérêts économiques singapouriens.
Mais depuis l’éviction d’Ali Bongo en août 2023, les signaux de retrait d’Olam se multiplient. Ce désengagement d’Arise P&L intervient après plusieurs réorganisations internes du groupe en Afrique centrale et la fermeture de certaines de ses filiales jugées non prioritaires. Olam poursuit ainsi une stratégie de repli ciblé, motivée officiellement par une volonté de recentrage sur ses métiers de base. Mais en creux, ce mouvement traduit aussi une perte d’influence dans un environnement politique moins favorable.
En quittant Arise P&L, Olam tourne une nouvelle fois le dos à ce qui fut l’un de ses points d’ancrage majeurs en Afrique. Cette opération, qui générera un gain comptable significatif, marque également la fin d’un modèle : celui d’une présence dominante, adossée à un pouvoir politique aujourd’hui contesté. La transaction devrait être finalisée avant la fin 2025, après validation réglementaire. Pour le Gabon, l’arrivée d’Equitane DMCC ouvre peut-être une nouvelle ère. L’avenir le dira.