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Présidentielle 2025 : Oligui Nguema et Bilie-By-Nze, un duel inégal aux allures de déjà-vu

le coup de coeur

À l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le Gabon se retrouve dans une situation qui rappelle étrangement celle de 1993. Cette année-là, le président sortant, Omar Bongo, avait été réélu lors du premier scrutin multipartite du pays, dans un contexte marqué par des contestations et des accusations de fraude. Aujourd’hui, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, président de la transition depuis le coup d’État d’août 2023, se présente à l’élection avec un appareil d’État largement acquis à sa cause, suscitant des interrogations sur l’équité du processus électoral.

Un processus électoral orienté ?

La transition dirigée par Oligui Nguéma a permis de consolider son pouvoir, notamment grâce à l’adoption d’une nouvelle Constitution qui renforce les prérogatives présidentielles. Cette situation n’est pas sans rappeler celle d’Omar Bongo en 1993, qui, fort de son contrôle sur les institutions, avait pu orienter le processus électoral en sa faveur. De plus, le nombre restreint de candidats retenus pour cette élection, seulement quatre, dont deux considérés comme marginaux, limite la diversité des choix pour les électeurs et renforce l’impression d’un scrutin joué d’avance. Une « mascarade » comme l’a évoqué Jean Rémy Yama, un des candidats rejetés qui compte bien déposer un recours à la Cour constitutionnelle. 

Une situation similaire à celle de Bongo vs Abessole en 93

Alain Claude Bilie-By-Nze, principal opposant d’Oligui Nguéma et ancien Premier ministre d’Ali Bongo, souffre d’une image ternie depuis l’élection contestée de 2016 où son candidat avait été accusé d’avoir perpétré un coup d’État électoral. Malgré ses efforts récents pour redorer son blason, il dispose de peu de temps pour convaincre un électorat méfiant à cause de son appartenance au pouvoir déposé par son adversaire du moment. En revanche, Oligui Nguéma, en tant que président de la transition, bénéficie d’une visibilité et de ressources étatiques considérables, lui offrant un avantage certain dans la campagne. Comparaison n’est pas raison. Pourtant, bien que Bilie-By-Nze ne soit pas comparable à Paul Mba Abessole pour le rôle que ce dernier a joué dans les années 90, cette asymétrie rappelle la domination d’Omar Bongo en 1993 qui avait utiliser les ressources de l’État pour assurer sa réélection, au détriment de l’équité indispensable pour une élection libre et transparente.

Le coût élevé de l’organisation de cette élection, estimé à plus de 116 milliards de fcfa, pèse lourdement sur les finances publiques. Cette somme conséquente suscite des interrogations sur la pertinence d’un scrutin dont l’issue semble déjà déterminée. De plus, le nouveau Code électoral plafonne les dépenses de campagne présidentielle à 10 milliards de fcfa, une mesure censée garantir l’équité mais qui pourrait être contournée par l’utilisation des ressources publiques à des fins partisanes. 

Un résultat prévisible ?

Face à ces éléments, de nombreux observateurs comme Gaël Boucka Mbina, président de l’Alliance patriotique gabonaise (APG) qui a critiqué la décision de confier l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur, estimant que cela ravive le « souvenir amer de 1993 », craignent que l’élection présidentielle de 2025 n’en soit qu’une répétition, avec un résultat prévisible en faveur du candidat disposant de l’appareil d’État. Cette situation pose la question de la crédibilité du processus démocratique au Gabon et de la capacité des institutions à garantir des élections libres et transparentes. Il appartient désormais aux autorités gabonaises de démontrer leur engagement en faveur d’une véritable démocratie, en assurant un scrutin équitable et en permettant une compétition politique ouverte et transparente.

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