L’exploitation des ressources naturelles constitue l’un des piliers du développement économique du Gabon. Le projet de société du candidat Oligui Nguema met un accent particulier sur leur valorisation à travers « une exploitation durable et une transformation locale accrue des matières premières ». L’objectif affiché est de réduire la dépendance du pays aux exportations brutes et de maximiser la valeur ajoutée locale.
Le Gabon possède d’importantes richesses naturelles, notamment en pétrole, manganèse et bois. Mais la question centrale reste la capacité à transformer ces matières premières sur place. « La création de pôles industriels dédiés à la transformation locale » est une piste avancée par le projet. Si cette initiative est pertinente, elle nécessite d’importants investissements en infrastructures et en formation de main-d’œuvre qualifiée. Le défi sera donc d’attirer des investisseurs capables d’accompagner cette mutation industrielle.

Mécanismes de contrôle
La dimension environnementale est également mise en avant. Le projet affirme que « l’exploitation des ressources devra se faire dans le strict respect des normes environnementales ». Une déclaration qui tranche avec certaines pratiques passées où l’exploitation forestière et minière s’est faite au détriment de l’écosystème. Il sera donc crucial d’établir des mécanismes de contrôle efficaces pour éviter que ces engagements ne restent de simples déclarations d’intention.
Par ailleurs, la transformation locale des matières premières doit être accompagnée d’une réforme fiscale incitative. « Un cadre fiscal attractif sera mis en place pour encourager les industries locales et limiter l’exportation brute des ressources », précise le document. Cette mesure peut être un levier intéressant pour le développement économique du pays. Cependant, la mise en œuvre d’un tel dispositif nécessitera une coordination étroite avec les acteurs économiques et un suivi rigoureux pour éviter les effets pervers, tels que la fraude ou l’évasion fiscale.
Intégration régionale
Au final, la réussite de cette politique dépendra également de l’intégration régionale. En développant des partenariats avec d’autres pays de la sous-région, le Gabon pourrait élargir son marché et renforcer la compétitivité de ses industries. Toutefois, cette dynamique nécessite une volonté politique forte et des infrastructures adaptées pour faciliter le commerce intra-africain.
Ainsi, bien que la valorisation des ressources naturelles soit une nécessité pour l’économie gabonaise, sa mise en œuvre implique de surmonter plusieurs obstacles structurels. Sans une stratégie claire et des engagements concrets, ce projet pourrait rester une ambition non réalisée plutôt qu’une véritable transformation du tissu économique national.