À quelques jours du scrutin présidentiel gabonais du 12 avril 2025, Joseph Lapensée Essingone se démarque comme l’un des candidats les plus atypiques de cette élection. Inspecteur des services adjoint à la Direction générale des impôts, il n’appartient à aucun des grands partis qui dominent habituellement le paysage politique national. Candidat indépendant, il se présente sous l’étiquette du « changement » et de la « rupture », promettant de rompre avec un système politique qu’il juge inefficace et déconnecté des réalités du pays. Contrairement aux figures installées depuis plusieurs décennies, Essingone veut incarner l’espoir d’une alternative crédible, s’appuyant sur son expérience technocratique et son discours orienté vers la réforme économique et sociale.
Changer radicalement de gouvernance
Sa campagne repose sur une critique ferme des politiques menées jusqu’ici, qu’il estime responsables du chômage endémique, de la pauvreté croissante et de la persistance des inégalités. Lors d’une rencontre avec les habitants du quartier Plein-Ciel à Libreville, il a particulièrement insisté sur la nécessité de « changer radicalement la gouvernance » pour répondre aux attentes des Gabonais. Il promet un assainissement des finances publiques, une meilleure redistribution des richesses et des réformes profondes dans les secteurs clés de l’économie. Sa posture tranche avec celle des candidats issus du sérail, dont il dénonce la tendance à perpétuer un modèle d’administration inefficace et clientéliste.
En se positionnant comme le candidat du renouveau, Essingone propose une vision politique débarrassée des anciens clivages. Il prône un gouvernement où l’efficacité prime sur les appartenances partisanes, et où les compétences prévalent sur les logiques d’allégeance. Il rejette les pratiques électoralistes habituelles et préfère aller à la rencontre des citoyens, comme en témoigne son dialogue direct avec les populations de Melen, du PK 11 ou encore de Nzeng-Ayong. À chaque étape de son périple, il met en avant la nécessité de reconstruire un lien de confiance entre les dirigeants et le peuple, en garantissant une gestion transparente et en instaurant des mécanismes de contrôle pour éviter les dérives de l’administration publique.
Une image de rupture
Ses adversaires lui reprochent son manque d’expérience politique et son absence de réseau d’influence au sein des cercles du pouvoir. Cependant, c’est précisément cet aspect qui renforce son image de rupture. Face à des électeurs désillusionnés par les promesses non tenues des dirigeants traditionnels, il apparaît comme une figure neuve, capable de réintroduire l’exigence de résultats dans la gestion du pays. Il mise sur sa capacité à fédérer au-delà des clivages et à offrir une approche pragmatique des problèmes économiques et sociaux. Cette stratégie pourrait lui permettre d’attirer un électorat lassé des jeux de pouvoir traditionnels et en quête d’une alternative crédible.
Alors que la campagne entre dans sa dernière ligne droite, Joseph Lapensée Essingone continue de tracer son sillon en s’appuyant sur un programme détaillé et une communication directe avec la population. Son défi sera de transformer cet élan en un soutien électoral suffisant pour créer la surprise le 12 avril. Outsider certes, mais de plus en plus pris au sérieux, il incarne la volonté d’un électorat en quête de changement, bien décidé à faire entendre sa voix dans les urnes.








