La question énergétique figure en bonne place dans le projet de société d’Alain Claude Bilie-By-Nze, avec des annonces structurantes dès les premiers mois. Il prévoit notamment « une ordonnance portant programmation pluriannuelle de l’énergie et création d’une mission spéciale et temporaire ‘Production et réseau d’électricité’ (mission PRE), en charge du rétablissement de la continuité d’alimentation électrique du pays ».
Ce dispositif viserait à remédier aux coupures récurrentes d’électricité et à moderniser les infrastructures, tout en posant les bases d’une transition vers une énergie durable. Dans le même esprit, une réforme de la SEEG est également prévue. Elle s’accompagnerait de la création d’un comité de vigilance citoyenne « constitué d’usagers tirés au sort, ayant accès à l’ensemble des informations relatives à ses actions et programmes ».
Bilie-By-Nze place aussi l’eau au cœur de sa stratégie énergétique, en insistant sur le potentiel hydrique du pays. Il écrit : « Le Gabon est une puissance hydrique. L’or bleu va progressivement se substituer à l’or noir ». Avec un potentiel estimé à 170 milliards de m³ d’eau douce par an, le pays pourrait, selon lui, devenir un acteur régional de premier plan dans la gestion durable de cette ressource.
Le projet évoque également l’accélération de la transition vers les énergies renouvelables, notamment à travers « l’électrification solaire des écoles et dispensaires dans les zones rurales », qui pourrait répondre aux besoins de territoires encore mal desservis par le réseau conventionnel. Cette approche, si elle était effectivement mise en œuvre, permettrait une montée en puissance de solutions décentralisées et plus résilientes face aux défis climatiques et logistiques.
Ces annonces laissent entrevoir une volonté de réorienter la politique énergétique nationale, mais la faisabilité de cette programmation reste conditionnée aux financements, aux capacités de mise en œuvre technique et à la gouvernance du secteur. L’expérience passée de la SEEG ou encore les difficultés des grands projets énergétiques en Afrique centrale incitent à la prudence. Comment l’État garantirait-il la transparence promise, et quel serait le rôle du secteur privé dans ce partenariat ?