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SEEG – Karpowership : finalement un contrat à 15 milliards de fcfa par mois sur 20 ans pour le Gabon ?

le coup de coeur

C’est un chiffre qui fait froid dans le dos : 15 milliards de fcfa à payer chaque mois pendant 20 ans, soit 180 milliards par an, et un total astronomique de 3 600 milliards de fcfa d’ici 2045. Voilà ce que devrait coûter au Gabon le nouveau contrat signé le 15 février 2025 entre la SEEG et la société turque Karpowership pour l’exploitation de ses centrales flottantes. Si ce partenariat est censé apporter une solution aux délestages récurrents, il pourrait surtout plonger la SEEG dans un gouffre financier aux conséquences dramatiques. Un deal qui fait grincer des dents et pose une question essentielle : à qui profitera réellement ce contrat ?

15 milliards fcfa par mois

D’après les révélations de nos confrères de Direct Info Gabon, la facture initialement annoncée à 12 milliards de fcfa par mois a été revue à la hausse, atteignant 15 milliards de fcfa. Une somme colossale pour une entreprise déjà en difficulté, et qui peine à assurer un service stable à ses abonnés. Mais ce n’est pas tout. Le contrat, censé être temporaire avec une périodicité de 5 ans, a finalement été étendu sur 20 ans, enfermant ainsi le Gabon dans une dépendance énergétique coûteuse et risquée. Pourquoi un tel engagement sur une aussi longue durée ? 

LIRE AUSSI : Gabon : quel impact pour le contrat Karpowership sur les factures des ménages ? 

Autre point qui suscite des inquiétudes : le carburant utilisé par ces centrales flottantes. Alimentées au fioul lourd, une des énergies fossiles les plus polluantes et les plus onéreuses, elles nécessiteront un approvisionnement constant en pétrole, dont le prix fluctue sur le marché international. Qui prendra en charge cette dépense additionnelle ? L’État ? La SEEG ? Ou bien, comme on peut le craindre, les consommateurs à travers une hausse des tarifs Edan ? En l’absence de détails sur ce point, c’est un saut dans l’inconnu qui pourrait coûter très cher aux Gabonais.

Souveraineté énergétique

Le contrat Karpowership soulève également des interrogations sur la souveraineté énergétique du pays. Selon certaines sources, une clause permettrait à la société turque de prendre le contrôle de la SEEG en cas de retard de paiement de plus de deux mois. Cette disposition, si elle est toujours en vigueur, expose le Gabon à une situation critique où son unique fournisseur d’électricité pourrait basculer sous contrôle étranger. A-t-on vraiment mesuré les risques avant de signer un tel engagement ? Si cette clause n’a pas été supprimée, alors ce contrat pourrait bien être l’un des plus désastreux de l’histoire du pays.

Quelle garantie en cas de hausse brutale des factures ?

Face à une telle bombe financière, il devient urgent d’obtenir des clarifications. Comment la SEEG compte-t-elle financer ces paiements mensuels ? Le Parlement a-t-il été consulté avant qu’un engagement aussi colossal ne soit pris ? Quelles garanties existent pour éviter une hausse brutale des factures d’électricité ? Pour l’instant, les autorités se contentent d’affirmer que « le contrat n’est pas parfait et pourra être revu« . Mais avec une échéance jusqu’en 2045, il ne s’agit plus d’un simple ajustement à court terme. Le Gabon vient peut-être de signer l’un de ses contrats les plus coûteux et les plus périlleux de ces dernières décennies.

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