spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Taxe sur la protection des données personnelles : 1000 fcfa par personnes et par an 

le coup de coeur

La Loi de finances 2025 instaure une nouvelle redevance pour la protection des données personnelles, fixée à 1000 fcfa par an et par personne. Cette taxe concerne principalement les clients des banques, microfinances et opérateurs télécoms, qui sont les principaux détenteurs de données personnelles sensibles. Cependant, aucune indication claire n’est donnée sur l’utilisation précise de ces fonds, ni sur les mécanismes concrets de protection qui seront mis en place.

De faibles investissements dans la cybersécurité

Si l’objectif affiché est d’améliorer la cybersécurité et la protection des données des citoyens, la mise en œuvre de cette taxe pose plusieurs questions. En supposant que 1 million de personnes soient concernées, cela représenterait une collecte annuelle de 1 milliard de fcfa. Pourtant, les investissements réalisés dans la cybersécurité ces dernières années sont bien inférieurs à ce montant, et aucune ligne budgétaire spécifique ne détaille comment ces fonds seront réinvestis.

En comparaison, certains pays ont mis en place des systèmes plus transparents pour financer la protection des données. Au Maroc, par exemple, une partie des taxes prélevées sur les entreprises du numérique est directement affectée au budget de l’Autorité de Protection des Données, qui publie chaque année un rapport sur l’utilisation de ces ressources. Au Kenya, les opérateurs de téléphonie mobile doivent consacrer un pourcentage de leur chiffre d’affaires à la cybersécurité, ce qui garantit une allocation claire des fonds.

Absence de plan d’action national

L’absence de plan d’action détaillé pour la cybersécurité au Gabon pose donc un problème de crédibilité. Alors que le nombre de cyberattaques augmente et que de nombreux utilisateurs de services bancaires et télécoms ont déjà été victimes de fraudes, la nécessité d’un cadre réglementaire efficace est évidente. Toutefois, une taxe seule ne suffit pas si elle ne s’accompagne pas d’une véritable politique de sécurisation des données.

Si cette redevance doit être maintenue, il serait essentiel que l’État communique clairement sur ses objectifs et les actions concrètes qui seront financées. Une obligation de transparence pourrait être instaurée, avec une publication annuelle détaillant les investissements réalisés grâce aux recettes générées. Sans cela, cette taxe risque d’être perçue comme un simple prélèvement supplémentaire sur les citoyens et les entreprises, sans réelle valeur ajoutée pour leur protection numérique.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles