Le dernier rapport « Global Startup Ecosystem Index 2025 » publié par le cabinet StartupBlink a révélé la présence de 13 pays africains parmi les 100 meilleurs écosystèmes de start-up au monde. L’Afrique du Sud, le Kenya, l’Égypte et le Nigeria y occupent les premières places africaines, témoignant d’un dynamisme croissant dans le soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat technologique. Le Gabon, quant à lui, brille par son absence, malgré les ambitions affichées ces dernières années de promouvoir l’économie numérique.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce recul du Gabon dans les classements internationaux liés à l’écosystème entrepreneurial. D’abord, le pays souffre d’un déficit d’infrastructures favorables à l’émergence de start-up : les espaces de coworking sont encore rares, les accélérateurs et incubateurs manquent de structuration, et l’accès aux financements pour les jeunes entreprises reste extrêmement limité. Par ailleurs, les initiatives publiques en faveur de l’innovation numérique sont souvent dispersées ou peu coordonnées, freinant la création d’un environnement propice à l’éclosion de projets à fort potentiel.
Sur le plan réglementaire et institutionnel, le cadre gabonais demeure insuffisamment attractif. Le coût élevé de la connexion Internet, les lenteurs administratives, ainsi que le poids de la fiscalité sur les petites entreprises constituent des freins majeurs à l’installation et au développement de start-up. Le manque de transparence et la perception de la corruption sont également des facteurs dissuasifs pour les investisseurs et les entrepreneurs étrangers, souvent à la recherche d’environnements stables et compétitifs.
La comparaison avec des pays comme le Cap-Vert, la Namibie ou encore la Somalie, qui figurent dans le classement, montre que de petits États peuvent néanmoins bâtir des stratégies efficaces en s’appuyant sur des niches technologiques, des partenariats avec des acteurs internationaux, ou une amélioration ciblée de leur climat des affaires. Le Gabon ne manque pourtant ni de talents, ni d’ambitions, mais peine à transformer ses ressources en véritables politiques de soutien aux jeunes entreprises innovantes.
Pour espérer intégrer le Top 100 mondial dans les prochaines années, le Gabon devra repenser son approche de l’innovation en misant sur un écosystème structuré et inclusif. Cela suppose un investissement plus massif dans les infrastructures numériques, une réforme des incitations fiscales, le renforcement des incubateurs locaux, et la mise en place d’une stratégie nationale claire pour l’entrepreneuriat technologique. L’absence actuelle du pays du classement StartupBlink est un signal d’alarme, mais aussi une opportunité pour redresser la trajectoire.