spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Transport aérien : le gouvernement Oligui prêt à investir 700 milliards de fcfa 

le coup de coeur

Le gouvernement gabonais affiche une ambition affirmée pour le transport aérien : près de 700 milliards de fcfa pourraient être engagés d’ici 2029 pour relancer le secteur, selon les dernières informations relayées par Gabon 24. Trois avions gros porteurs de type Boeing, la réhabilitation de l’aéroport d’Andem, et d’autres projets aéroportuaires sont dans les tuyaux. Mais la question est : pour quelle stratégie globale ?

L’achat envisagé de trois Boeing gros porteurs pourrait à lui seul coûter jusqu’à 450 milliards de fcfa, si l’on se réfère aux prix du marché international. S’ajoutent à cela les travaux à l’aéroport d’Andem, relancés depuis 2024 mais toujours sans véritable plan directeur publié. Maintenance, formation du personnel, construction de hangars et de terminaux modernes gonflent la facture sans qu’un cadre de rentabilité ne soit présenté.

Dans un pays où les finances publiques sont sous tension, cette manœuvre interroge. La dette intérieure reste élevée, les PME locales crient famine, et l’administration peine à payer ses fournisseurs. Injecter 700 milliards dans un secteur aussi exigeant sans une stratégie logistique nationale cohérente, ni feuille de route chiffrée, laisse penser à une politique de prestige plus qu’à un levier de croissance.

Pire encore, aucune compagnie aérienne nationale n’a aujourd’hui les capacités humaines, techniques ou commerciales pour opérer des gros porteurs long-courriers de manière autonome. Les précédentes tentatives de compagnies d’État (Air Gabon, Air Gabon International, etc.) ont toutes échoué. Le simple fait de relancer un projet de cette envergure sans tirer les leçons du passé semble relever d’un entêtement politique.

L’ambition est louable. Mais si le président de la République veut réellement transformer le ciel gabonais, il devra d’abord construire une stratégie lisible, reposant sur la formation, l’attractivité aéroportuaire, des partenariats solides et un cadre tarifaire compétitif. À défaut, les milliards risquent de s’envoler… et bien plus vite que les avions.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles