Le 14 août prochain, le Gabon retiendra son souffle alors que le verdict tombera dans une affaire de diffamation retentissante opposant Victorine Tchicot, directrice du cabinet privé du président de la Transition, à trois de ses compatriotes : Gio Gilbert Nang Mendome, Éric Sebe, et Louba Dimitri. Accusés de diffamation, les trois hommes sont en détention préventive depuis le 28 juin 2024, et le tribunal de Libreville a examiné l’affaire en matière de flagrant délit le 24 juillet dernier.
Victorine Tchicot a déposé plainte après la diffusion d’une vidéo et d’un article jugé diffamatoire à son égard. Gio Mendome, à l’origine de la vidéo, a expliqué qu’il se trouvait à un hôtel pour une réunion, accompagné de Sebe Éric. La vidéo, initialement destinée à rassurer sa compagne sur sa localisation selon ses dires, a également été envoyée à Éric Sebe.
Éric Sebe, quant à lui, affirme que Gio Mendome lui aurait demandé de rédiger un article en utilisant la vidéo, comprenant des propos péjoratifs sur Victorine Tchicot. Cet article présente Tchicot de manière très négative, insinuant qu’elle est un obstacle au sein du Palais Présidentiel et mentionnant des aspects de sa vie en Côte d’Ivoire de manière peu flatteuse. Louba Dimitri aurait ensuite publié cet article sur la page « Akanda News » qui comptait 731 followers au moment où nous publiions cet article.

Les arguments de la défense
Gio Mendome se défend en affirmant qu’il n’y avait aucune intention de diffamation, soulignant que la vidéo avait été partagée à la demande d’Éric Sebe. Son avocat, Me Everick Essouma, a critiqué l’absence du Ministère Public durant l’audience, qualifiant cette absence de signe de la vacuité du dossier. Pour lui, le délit de diffamation n’est pas constitué et demande la relaxe pure et simple de son client, arguant également que Gio Mendome a déjà passé un mois en détention. D’ailleurs, des proches de l’accusé avait diffusé un communiqué sur Facebook où elle s’interrogeait sur les motifs de sa détention.

La réaction de la Partie civile
Me Sarah Oniane, représentant Victorine Tchicot, a vigoureusement défendu sa cliente, affirmant que l’honneur et la sécurité de Tchicot ont été gravement atteints par cette opération orchestrée contre elle. Il a demandé au tribunal de condamner les trois hommes, tout en spécifiant que Louba Dimitri ne devrait pas être tenu responsable des dommages et intérêts exigés, contrairement à Gio Mendome et Éric Sebe pour lesquels il réclame 25 millions de francs fcfa chacun.
À l’issue de cette audience passionnée, les trois prévenus ont eu la possibilité de parler. Éric Sebe a juré de mieux vérifier ses informations à l’avenir, tandis que Gio Mendome a demandé pardon à Tchicot et exprimé sa confiance en la justice gabonaise. Le sort des accusés sera scellé le 14 août. Cette affaire met en lumière les enjeux de la diffamation et la responsabilité des uns et des autres dans la diffusion d’informations sensibles et non vérifiées au Gabon.