La Chambre d’accusation a rendu sa décision dans l’affaire Opiangah le 13 mai dernier, rejetant la demande de non-lieu déposée par les avocats d’Hervé Patrick Opiangah (HPO). Ce rejet s’appuie sur le fait que l’homme d’affaires n’a pas été entendu par le juge d’instruction. Une motivation jugée légère par certaines sources proches du dossier. Cette décision soulève des interrogations sur le respect des droits de la défense. L’affaire continue de susciter des débats, en l’absence de plainte ou de victime identifiée comme telle.
Une instruction contestée dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah
L’affaire impliquant Hervé Patrick Opiangah continue de susciter de vives interrogations sur la conduite de la procédure judiciaire au Gabon. Selon les dispositions du droit pénal, “un juge d’instruction ne peut mettre en cause une personne que s’il existe à son encontre des indices graves ou concordants”, nous rappelle une source proche du dossier. Or, selon plusieurs observateurs, aucun élément matériel de cette nature ne figure dans le dossier en cours d’instruction. Malgré cela, la chambre d’accusation aurait fondé sa décision sur le fait que HPO ne se serait pas présenté devant le juge. Une justification qui, d’après des sources proches du dossier, ne répond à aucun fondement juridique clair, remettant ainsi en cause la légalité et la légitimité de ces poursuites judiciaires en cours. Une plainte pour diffamation ignorée par le parquetUn autre élément notable dans ce dossier est le retournement de la victime citée dans cette affaire, Élisabeth Opiangah, qui aurait porté plainte pour diffamation à l’encontre des accusateurs de son père.
Cette plainte, qualifiée de récursoire, n’aurait à ce jour reçu aucune suite de la part du parquet, ce qui soulève des questions sur l’impartialité du traitement de l’affaire. Certains observateurs estiment que l’institution judiciaire gabonaise se serait progressivement constituée en partie civile de fait, en lieu et place de la plaignante initiale. Pendant que d’autres pensent que la plaignante aurait subi des pressions. Ce positionnement suscite des préoccupations quant à l’indépendance de la justice dans cette procédure, d’autant plus que plusieurs acteurs judiciaires ont déjà été critiqués pour leur rôle perçu comme partisans par les avocats de HPO.
Recours à la justice internationale en perspective
Face à ce que ses avocats considèrent comme une « instrumentalisation de la justice », Hervé Patrick Opiangah, en exil depuis plus de six mois, a porté son recours devant la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Ses conseils, basés en France, dénoncent une violation de ses droits fondamentaux et envisagent de faire de cette affaire un exemple d’ingérence politique dans la justice. L’issue de cette procédure devant la juridiction internationale pourrait, selon eux, remettre en question non seulement la décision nationale, mais aussi la crédibilité de la justice gabonaise sur le plan régional et international. Le traitement réservé à ce dossier pourrait donc avoir des implications bien au-delà des frontières du Gabon.