C’est un scénario désormais bien connu, et pourtant il continue de faire des ravages. Après l’affaire BR sarl en 2015, JDS Technologies en 2022, cette fois, c’est une structure appelée Safety qui a réussi à escroquer des centaines de Gabonais à travers une application en apparence novatrice : « Potager Virtuel ». L’idée ? Investir dans des animaux virtuels pour générer des revenus passifs. En réalité, il s’agissait d’un montage frauduleux bien rodé, qui s’est effondré aussi vite qu’il s’est propagé.
Sur la plateforme, les utilisateurs pouvaient acheter des animaux numériques à des tarifs variables, de 10 500 francs à plus d’un million. Chaque « achat » promettait un retour journalier fixe, suffisamment alléchant pour faire croire à une opportunité unique. Une promotion autour d’un « pangolin virtuel » à 200 000 francs a même été lancée, incitant de nombreux usagers à injecter davantage d’argent pour « booster » leurs gains.
Résultat : des millions de francs ont été récoltés en quelques jours. Puis, comme souvent dans ce genre de mécanisme, tout s’est volatilisé. L’application a cessé de fonctionner, les locaux de Safety ont été désertés, et le principal promoteur – un gabonais identifié sous le nom d’Andrew Peterson – reste introuvable à ce jour.
Les témoignages de victimes, incrédules et désemparées, se multiplient. Certains avaient investi toutes « leurs économies », convaincus par la promesse d’un retour rapide. D’autres avaient même ouvert plusieurs comptes pour maximiser les profits. Tous se retrouvent aujourd’hui sans recours.
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. BR Sarl, Sonnedix, JDS Technology… les exemples ne manquent pas. À chaque fois, le même schéma : une idée « innovante« , un engouement massif, et une disparition soudaine avec les fonds.La question se pose donc avec insistance : pourquoi ces arnaques prospèrent-elles aussi facilement ? Et surtout, que font les autorités pour endiguer le phénomène ? La régulation des plateformes en ligne, la sensibilisation aux montages financiers douteux et des sanctions fermes sont devenues urgentes.
En attendant, c’est la confiance des citoyens dans toute forme d’initiative économique qui s’effrite. Et le pire, c’est qu’à ce rythme, une autre affaire du même genre pourrait déjà être en train de germer.
