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Agroalimentaire : Avos, le géant ivoirien qui prend le contrôle de la farine et des œufs au Gabon

le coup de coeur

Le groupe français Castel a officialisé, le 25 février 2025, la vente de sa filiale gabonaise, la Société meunière et avicole du Gabon (Smag), au groupe ivoirien Avos, dirigé par Jean-Marie Ackah. Cette transaction, dont le montant reste confidentiel, marque un tournant pour le secteur agro-industriel gabonais, notamment dans la production de farine de blé et d’œufs. L’accord, soumis aux autorisations réglementaires locales, s’inscrit dans la stratégie d’expansion d’Avos en Afrique subsaharienne. Avec cette acquisition, le groupe ivoirien prend le contrôle d’un acteur dominant du marché gabonais, présent depuis près de 60 ans et détenteur de près de 90 % des parts de marché dans la production de farine et d’œufs.

Smag : un acteur clé dans l’approvisionnement alimentaire

La Smag possède une infrastructure de production de premier plan, avec une capacité annuelle de transformation de 120 000 tonnes de blé, permettant de produire 75 000 tonnes de farine. Sur le segment avicole, l’usine génère 32 000 tonnes d’aliments pour le bétail, près de 40 millions d’œufs et environ 450 000 poussins d’un jour chaque année. Ces volumes placent la Smag comme un acteur clé dans l’approvisionnement alimentaire du Gabon, et sa vente à un groupe étranger pose des questions sur la pérennité de l’offre locale et la politique nationale en matière de souveraineté alimentaire.

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Cette cession s’inscrit dans une stratégie plus large du groupe Castel, qui se désengage progressivement de la minoterie en Afrique. Depuis avril 2023, la holding agro-industrielle de Castel, Somdia, a revendu l’ensemble de ses moulins sur le continent. Après la vente des minoteries du Cameroun et du Congo à Cadyst Group en octobre 2024, celle du Togo à Avos en janvier 2025, la transaction concernant la Smag marque la fin complète des activités meunières du groupe français. Selon Olivier Parent, PDG de Somdia, ce recentrage vise à concentrer les investissements sur les activités agricoles et de première transformation, considérées comme plus stratégiques pour le groupe.

Vigilance des autorités

L’impact de cette acquisition dépasse la simple question de la propriété. Elle interroge sur l’avenir des travailleurs de la Smag et sur la stratégie qu’Avos mettra en place pour assurer la continuité et le développement des activités. Le groupe ivoirien n’a pas encore détaillé ses intentions en matière d’emploi et d’investissements au Gabon. Toutefois, l’importance stratégique de la Smag dans le marché local impose une vigilance des autorités et des consommateurs quant aux futurs changements de gestion, de prix et de conditions de production.

En parallèle, cette opération soulève la question du rôle de l’État gabonais dans la régulation et la protection des filières stratégiques. Alors que la Smag était jusqu’ici sous le contrôle d’un grand groupe français, son passage sous pavillon ivoirien pourrait impliquer de nouvelles dynamiques économiques et politiques. Les autorités, dans leur rôle de régulateur, devront veiller à ce que cette transition ne mette pas en péril l’approvisionnement national en farine et en produits avicoles, particulièrement dans un contexte où la sécurité alimentaire reste un enjeu clé pour le pays.

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