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Architecture du mouvement urbain gabonais : guide pour bâtir son art loin des politiques 

le coup de coeur

Jilkrist Mombo
Jilkrist Mombo
De son vrai nom Jilkrist BINGANA MOMBO, Krist est un critique d'art de 25 ans. En Master recherche de Lettres Modernes, il est également un artiste auteur compositeur. C'est à la croisée de la littérature et de la musique que Krist nous propose des lectures interprétatives des textes de chansons. Depuis février 2022, il est contributeur à Inside News241.

Alors que la toile s’enflamme au sujet de la programmation du concerte de la libération, un avis partagé par de nombreux acteurs culturels retentit : une proposition de guide pour sortir de la dépendance au concert politique signé Darryl Boussamba. 

Ancien rappeur devenu blogueur et entrepreneur culturel, Darryl Boussamba s’impose aujourd’hui comme une voix engagée du mouvement urbain gabonais. Après avoir évolué sur la scène hip-hop entre 2000 et 2012, collaborant notamment avec le collectif Banlieue Star, il a choisi de s’engager différemment pour la cause artistique.

La parole polémique de Darryl Boussamba s’est aiguisée au fil du temps sur son blog, soulevant à chaque sortie des débats de fonds, celui-ci est fortement appréciable.

En 2017, il lance son blog « Les Punchlines de Boussamba », qui devient rapidement une référence pour les amateurs de rap local. L’année suivante, il cofonde le label Luminis aux côtés de Yvy Realkiller et Lionnel Mbounghou, avec un objectif clair : accompagner de jeunes talents et professionnaliser le secteur musical. Sa parole polémique s’est aiguisée au fil du temps sur son blog, soulevant à chaque sortie des débats de fonds, celui-ci est fortement appréciable : 

« Sortir de la dépendance politique »

Au-delà de son rôle de passeur, Boussamba n’hésite pas à poser un regard critique sur les réalités du milieu artistique au Gabon. « Beaucoup d’artistes misent sur les concerts organisés par les politiques, car c’est souvent là qu’il y a des cachets. Mais est-ce viable à long terme ? », interroge-t-il. Pour lui, ce modèle enferme les musiciens dans un cercle vicieux : rémunérations rapides mais éphémères, perte de liberté artistique et absence de projets durables.

Il plaide pour une alternative : bâtir sa propre scène. Même avec un public restreint au départ, l’essentiel est de créer une base solide et authentique. « Une carrière se construit avec une vision claire, une identité forte et une stratégie progressive. Pas en sautant d’un podium politique à un autre », insiste-t-il. Ceci posant les bases d’une réflexion nécessaire sur les métiers qui interviennent dans la gestion de carrière, notamment celui de directeur artistique et ses missions si mal comprises. 

Les solutions de Boussamba

Pour sortir de ce cercle vicieux, l’acteur culturel propose une série de pistes concrètes auquel nous ajouterons des exemples qui oeuvrent en ce sens :

  • Créer sa propre scène : commencer petit, avec 50 ou 100 personnes, mais construire un public fidèle et réel. Un artiste comme Tiss Warren Jazz est un exemple en la matière mais si vous débutez des services comme L’Attaché de Presse œuvre dans la  production  de spectacle et l’outillage des artistes en développement.
  • Organiser ses showcases : ne pas attendre une opportunité extérieure, mais provoquer soi-même l’événement, quitte à s’appuyer sur des lieux partenaires comme le Cottage, qui offre un espace convivial et une logistique quasi complète et adaptée.
  • Affirmer son identité : une carrière se construit autour d’un univers artistique fort, d’une vision claire et non en changeant de discours à chaque podium politique. Des directeurs artistiques compétents tel que Solomoni d’Afrovibes sont des atouts non négligeable.
  • S’entourer d’une équipe : manager, chargé de communication, directeur artistique… pas besoin que tout soit professionnel dès le départ, mais la régularité prime sur les coups de buzz. Investissez sur vous, faites vous former à l’académie en ligne Hema chaque chose apprise seul ou en groupe deviendra votre valeur ajoutée.
  • Fixer des objectifs concrets : EP, clips, mini-tournée, stratégie digitale. Chaque étape doit consolider la crédibilité de l’artiste. Surtout n’arrêtez pas de créer puisque vous serez essentiellement connu pour votre art. 

L’appel à l’autonomie

Pour Boussamba, l’avenir du rap et de la musique gabonaise dépendra de la capacité des artistes à se libérer des schémas de dépendance. « Le Gabon manque d’industrie musicale solide, mais cela commence avec ceux qui osent créer hors du système », martèle-t-il.

Son credo est limpide : celui qui construit sa propre trajectoire devient maître de son art. Et tôt ou tard, même les politiques viendront… mais cette fois « à ses conditions ».

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