On l’a connu bondissant sous les couleurs du Miami Heat, robuste et discret, pivot travailleur dans une NBA toujours plus exigeante. À 28 ans, Chris Silva Obame Correia poursuit son chemin de basketteur professionnel avec la même détermination, mais loin des projecteurs américains. Aujourd’hui, c’est en Israël, sous les couleurs du Bnei Herzliya, que l’enfant de Libreville écrit une nouvelle page de sa carrière. Avec constance, il impose sa loi dans la raquette et montre qu’un non-drafté peut forger son destin à la sueur de son front.
Formé aux États-Unis au sein des Gamecocks de South Carolina (2015–2019), Silva n’a pas été retenu à la Draft NBA, mais a tout de même intégré la grande ligue via un contrat two-way avec le Miami Heat. Il enchaînera ensuite les piges entre franchises NBA et équipes de G-League : Sacramento, Minnesota, Dallas, mais aussi les Skyforce, les Skyhawks ou encore les Wolves de l’Iowa. Un parcours exigeant, fait de vols low-cost, de contrats temporaires, de défis physiques et mentaux, loin des paillettes réservées aux superstars.

C’est finalement en 2024, après un détour très remarqué dans le championnat portoricain (BSN) avec les Mets de Guaynabo et les Piratas de Quebradillas, que Chris Silva retrouve un vrai statut de cadre. Signé par Bnei Herzliya, il devient rapidement l’un des piliers de l’équipe israélienne. En 19 matchs disputés cette saison, il affiche des statistiques solides : 15,1 points, 8 rebonds et près de 28 minutes par match. Son impact est tel qu’il a été désigné MVP de la semaine à deux reprises, avec des performances culminant à des indices d’efficacité de 32 et 36. Ce n’est plus un joueur de passage, c’est un homme fort du vestiaire.
Silva ne cache pas son ambition de revenir un jour en NBA. Mais il ne s’agite plus dans l’attente : il joue, il gagne, il inspire. Le Gabonais a également répondu à l’appel de la sélection nationale en vue des qualifications pour l’AfroBasket 2025. En leader naturel, il veut aider les Panthères à s’imposer sur le continent et montrer la voie à une nouvelle génération de basketteurs gabonais. « Jouer pour le Gabon, c’est une responsabilité, une fierté, un devoir », affirmait-il récemment dans une déclaration transmise à FIBA Afrique.
Chris Silva est peut-être sorti des radars de la grande ligne Nord Américaine, mais il est loin d’avoir disparu. Plus mature, plus complet, il construit une carrière internationale solide, à l’image des joueurs qui savent durer, s’adapter et rebondir comme son aîné Stéphane Lasme avant lui. Et s’il n’a jamais été drafté, il a été forgé par les défis. Libreville n’a pas fini d’en être fière.