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BGFI Holding Corporation : le duel fratricide Oyima-Kerangall a-t-il torpillé l’introduction en Bourse? 

le coup de coeur

Dans un entretien exclusif accordé au journal camerounais Ecomatin, Henri-Claude Oyima est sorti de sa réserve pour défendre, avec fermeté, la régularité du processus d’introduction en bourse de BGFI Holding Corporation. « Le processus est irréprochable », a-t-il tranché, en réponse au recours introduit par Christian Kerangall, actionnaire historique du groupe. Cette prise de parole, rare en période de tensions, acte clairement une rupture devenue irréversible avec celui qui fut longtemps son allié stratégique au sein de la banque.

Christian Kerangall, détenteur de 23% du capital de BGFI Holding Corporation, a saisi la justice pour contester certains changements récents dans la gouvernance du groupe, notamment le départ d’Henri-Claude Oyima de la présidence de la holding. Si Oyima conserve ses fonctions de PDG de BGFIBank et son rôle au sein du gouvernement, cette réorganisation interne semble avoir cristallisé un ressentiment ancien. « Je ne vois aucune minorité de blocage constituée », a lancé Oyima, balayant d’un revers de main toute prétention de Kerangall à pouvoir faire obstacle à l’opération.

En dépit de cette position de force affichée, la suspension de l’introduction en bourse décidée de concert avec la COSUMAF marque pourtant un coup d’arrêt institutionnel à un projet censé incarner la maturité financière du groupe. Officiellement, il s’agit d’un report technique en attendant le verdict du Tribunal de Commerce de Libreville. Officieusement, c’est un signal fort : le climat de confiance entre les anciens piliers de BGFI est rompu, et la gouvernance du groupe traverse une crise de légitimité sans précédent.

LIRE AUSSI : BGFI Holding : guerre ouverte entre Oyima et Kerangall sur l’IPO à 140 milliards de fcfa? 

Henri-Claude Oyima ne cherche plus à ménager l’histoire ou les liens passés. En s’exprimant publiquement, il trace une ligne de démarcation nette avec Kerangall. Il oppose désormais une logique de continuité institutionnelle à ce qu’il qualifie, implicitement, d’initiative individuelle dénuée de fondement juridique. L’heure n’est désormais plus à la cohabitation actionnariale, mais à la consolidation d’une nouvelle gouvernance, plus centralisée, recentrée sur sa propre vision stratégique.

En attendant que la justice tranche, le groupe se veut rassurant et promet un nouveau calendrier pour son introduction en bourse. Mais une chose est désormais acquise : si IPO il y a, elle se fera sans Kerangall, ou contre lui. Ce contentieux vient entériner un divorce actionnarial larvé depuis des années. L’introduction en bourse devait ouvrir une ère de transparence et de modernité. Elle aura finalement révélé une cassure profonde entre deux figures tutélaires de la finance gabonaise, entre héritage contesté et pouvoir consolidé.

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