Le secteur pétrolier gabonais est à un tournant décisif. Ce mercredi 12 mars 2025, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) convoque une Assemblée Générale décisionnelle qui pourrait sceller l’avenir des relations entre les travailleurs et les entreprises du secteur, lit-on dans un communiqué reçu par notre rédaction ce mardi 11 mars. Depuis plusieurs mois, les revendications des employés restent lettre morte, malgré des préavis de grève déposés dans plusieurs sociétés, parmi lesquelles Perenco, Maurel & Prom, BW Energy, Bourbon, SESI, Soleo et une dizaine de sous-traitants opérant pour Total Energies, Assala et DixStone.
L’heure n’est plus aux discussions, mais aux décisions. Ce mercredi 12 mars 2025, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) pourrait bien marquer un point de rupture dans le bras de fer opposant les travailleurs aux compagnies pétrolières. Malgré les nombreux préavis de grève déposés ces derniers mois, les revendications des employés restent sans réponse de la part de Maurel & Prom, BW Energy, Bourbon, SESI, Perenco, Soleo et plusieurs sous-traitants opérant pour TotalEnergies, Assala et Dixstone.
L’exaspération est à son comble, et l’ONEP entend en découdre. D’ailleurs ses responsables ont prévenu dans une déclaration parvenue à notre rédaction. « Cette assemblée ne sera pas une réunion de plus, mais un moment de décision collective », peut-on lire. Cette tension est exacerbée par deux dates symboliques qui marquent les esprits. Le 23 février 2025, premier anniversaire de la rencontre entre l’ONEP et le Président de la Transition sur les revendications du secteur. Le 20 mars 2025, une autre cicatrice reste ouverte : l’explosion de la plateforme Bécuna de Perenco, qui a coûté la vie à plusieurs travailleurs en 2024.
Dans ce contexte, la question des conditions de travail et de la sécurité est plus que jamais au cœur du combat syndical. L’Assemblée Générale se tiendra à 16h30 au siège de l’ONEP à Port-Gentil, et à 19h30 en ligne pour permettre aux travailleurs de tous les sites pétroliers concernés d’y participer. Le syndicat a d’ores et déjà mis en garde : seule une mobilisation massive pourra influer sur la suite des événements.
Pour l’ONEP, le mépris des employeurs et l’inaction des autorités ne peuvent plus durer. Une décision collective devra être prise sur la suite du mouvement, et une grève générale n’est pas à exclure. Un arrêt de travail à grande échelle aurait des conséquences immédiates sur la production pétrolière, secteur vital pour l’économie gabonaise. Une telle situation affecterait non seulement les entreprises, mais également les finances publiques, déjà sous pression. Si l’impasse actuelle perdure, les tensions sociales pourraient se transformer en crise ouverte, menaçant la stabilité du secteur et, plus largement, celle du pays.
