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Burkina Faso : le gouvernement coupe dans ses jours fériés pour sauver 17 milliards de fcfa

le coup de coeur

Au Burkina Faso, le gouvernement a décidé de serrer la ceinture budgétaire en s’attaquant au calendrier national. Un projet de loi, présenté par le ministre de la Fonction publique Mathias Traoré, prévoit la suppression de quatre jours fériés afin de réduire le coût des journées chômées et payées. Cette réforme ramène le nombre de jours fériés officiels de 15 à 11, dans l’optique de soulager les finances publiques.

Selon une étude du ministère de l’Économie et des Finances, chaque jour férié représente environ 4 milliards de fcfa de manque à gagner pour l’État burkinabé. À l’échelle d’une année, cette facture atteindrait plus de 67 milliards de fcfa, soit un peu plus de 100 millions d’euros. Dans un contexte de forte pression budgétaire, ces dépenses paraissent difficilement soutenables pour un pays déjà confronté à de lourds défis sécuritaires et sociaux.

Les jours concernés par la réforme sont emblématiques de l’histoire nationale : le 3 janvier (commémoration du soulèvement populaire), le 5 août (proclamation de l’indépendance), le 31 octobre (journée des martyrs, marquant la chute de Blaise Compaoré) et le lundi de Pâques. Les trois premières dates ne disparaissent toutefois pas du calendrier mais elles deviennent des « journées de recueillement » avec des horaires de travail resserrés, permettant de conserver leur portée symbolique tout en limitant leur coût économique.

Grâce à cette mesure, le gouvernement de Ouagadougou espère réaliser une économie estimée à 17 milliards de fcfa par an. Une goutte d’eau dans l’océan des besoins financiers du pays, mais une goutte d’eau nécessaire pour dégager des marges de manœuvre. Un signal fort envoyé dans un contexte de rareté des ressources où chaque dépense est scrutée et doit être justifiée.

Ce choix contraste avec celui du Gabon, où les autorités ont récemment multiplié les jours fériés, notamment avec l’instauration du 30 août comme nouvelle journée de célébration nationale. Alors que le Burkina cherche à limiter les charges qui pèsent sur son budget, le Gabon semble privilégier le symbole politique et mémoriel au détriment d’une réflexion sur le coût économique. Deux approches diamétralement opposées, qui révèlent à quel point la gestion des jours fériés peut devenir un indicateur des priorités d’un État.

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