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CAISTAB : des résultats en hausse, mais des ambitions encore très en deçà du potentiel de la filière café-cacao

le coup de coeur

Le 18 juillet dernier, la Caisse de stabilisation et de péréquation (CAISTAB) a tenu son Conseil d’administration à son siège à Libreville. Cette rencontre, présidée par Jean-Maurice Ayine, a permis de faire le point sur les résultats financiers de l’exercice 2024. La direction s’est réjouie d’un bénéfice net de 2 milliards de fcfa et d’un bond spectaculaire des ventes de cacao et de café, passées de 36 millions à 162 millions de fcfa. Une performance en apparence encourageante, mais qui, rapportée au potentiel de cette filière agricole au Gabon, reste largement insuffisante.

Le Conseil d’administration s’est déroulé en présence du directeur général, Ismaël Gnamalengoungou Oligui, et de l’ensemble des administrateurs. Au menu : l’arrêt des comptes de 2024 et l’état d’avancement des projets en cours. Lors de la présentation des résultats, Jean-Maurice Ayine s’est félicité du redressement de la filière café-cacao. « Nous avons enregistré un résultat net excédentaire de plus de 2 milliards de fcfa et constatons une amélioration significative des ventes de café et cacao, passées de 36 à plus de 162 millions de fcfa », a-t-il déclaré.

Pourtant, ce chiffre de 162 millions fcfa, demeure dérisoire au regard des capacités agricoles du Gabon, pays au climat propice et aux terres fertiles. Cette somme représente à peine le chiffre d’affaires annuel d’une petite exploitation en Côte d’Ivoire ou au Cameroun, deux pays qui ont su structurer cette filière à grande échelle. Autrement dit, malgré une progression arithmétique spectaculaire, le niveau de revenus générés reste une bouchée de pain, et trahit surtout le retard structurel accumulé dans la relance de cette chaîne de valeur agricole.

Les dirigeants de la CAISTAB en sont conscients. Outre les chiffres, Jean-Maurice Ayine a insisté sur la nécessité de renforcer la transparence financière. Il a annoncé l’arrivée prochaine d’un commissaire aux comptes pour certifier les états financiers, reconnaissant implicitement les limites du système actuel : « Tout a été mis en place pour que notre établissement ait d’ici quelques mois un commissaire aux comptes, afin de présenter des dossiers solides aux banques », a-t-il déclaré. Une mesure bienvenue, mais qui arrive tardivement pour une institution publique de cette envergure.

Le directeur général, Ismaël Gnamalengoungou Oligui, a pour sa part évoqué un tout autre chantier : l’implantation de stations de distribution d’hydrocarbures dans toutes les provinces du pays, afin de desservir les zones enclavées. Si cette ambition logistique témoigne d’une volonté de diversification, elle soulève également la question de la dispersion des missions de la CAISTAB, censée avant tout stabiliser les revenus agricoles.

Si les résultats 2024 marquent un frémissement, ils ne doivent pas masquer l’ampleur du chemin à parcourir pour faire de la filière café-cacao un véritable pilier de l’économie nationale. L’heure est venue de transformer l’essai, avec une stratégie agricole plus ambitieuse, une gouvernance rigoureuse et une vision industrielle plus affirmée. Car 162 millions de fcfa, dans un pays qui vise une croissance à deux chiffres, ne suffisent pas à redorer le blason d’un secteur aussi stratégique.

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