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CEMAC : la viabilité de la dette publique au cœur de toutes les préoccupations

le coup de coeur

La question de la viabilité de la dette publique est au centre des préoccupations économiques au sein de la CEMAC. Alors que les pays membres de la communauté économique font face à des déficits budgétaires structurels, une dépendance accrue aux financements extérieurs et une gestion souvent inefficace des fonds publics, la situation devient de plus en plus alarmante. En particulier, des pays comme le Gabon, le Congo et le Tchad se trouvent dans une position fragile, où la dette atteint des niveaux critiques, risquant de compromettre leur capacité à financer leurs investissements de développement. C’est tout l’enjeu du sommet des Chefs d’Etat de ce lundi 16 décembre 2024. 

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont multiplié les avertissements concernant la soutenabilité de la dette dans la sous-région. Les projections sont inquiétantes : en 2025, la dette publique du Gabon pourrait dépasser les 80% de son produit intérieur brut (PIB), soit environ 7 500 milliards de fcfa. Cette situation résulte d’un endettement excessif et d’une gestion budgétaire qui n’a pas permis de diversifier les sources de financement. Pour un pays comme le Gabon, la pression de cette dette pourrait rapidement devenir insoutenable si des réformes structurelles ne sont pas mises en place dans les plus brefs délais.

Une dette publique frôlant les 100% de son PIB

Les indicateurs économiques actuels laissent entrevoir une situation encore plus préoccupante pour les années suivantes. En 2027, le Gabon pourrait se retrouver dans une situation où la dette publique frôle les 100% de son PIB, soit près de 9 000 milliards de fcfa. Cette projection représente un seuil critique, bien au-delà des limites généralement considérées comme sûres par les institutions financières internationales. Une telle situation exposerait le Gabon à de réels risques de défaut de paiement, ce qui pourrait entraîner une révision à la baisse de sa note souveraine et compliquer l’accès aux financements internationaux.

Dans ce contexte, la question du remboursement de cette dette s’avère centrale. Le Gabon devra rembourser près de 1 000 milliards de fcfa de dettes entre 2025 et 2026. Ce fardeau d’endettement pourrait réduire la marge de manœuvre du gouvernement, limitant sa capacité à investir dans des projets essentiels pour l’économie. La forte dépendance aux ressources pétrolières et minérales, combinée à une faible diversification économique, empêche une croissance soutenue capable de générer les recettes fiscales nécessaires pour alléger cette charge.

Vers une stratégie collective pour gérer cette crise de la dette

Face à cette situation, il est impératif que la CEMAC adopte une stratégie collective pour gérer cette crise de la dette. Il s’agira d’intensifier les réformes fiscales pour élargir la base de recettes, de rationaliser les dépenses publiques et d’améliorer la gestion de la dette. Les pays membres devront aussi travailler en collaboration avec les institutions financières internationales pour négocier des solutions viables telles que le rééchelonnement de la dette, sans pour autant compromettre leur souveraineté financière. Les prochains mois seront décisifs pour la région. Si les pays de la CEMAC ne prennent pas de mesures urgentes pour restaurer la stabilité de leurs finances publiques, la zone pourrait se retrouver dans une crise de la dette systémique qui affecterait non seulement le Gabon, mais l’ensemble de la communauté. 

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