spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

CEMAC : le ralentissement pétrolier plombe la croissance régionale et oblige le CPM à maintenir ses taux directeurs 

le coup de coeur

Réunis ce 30 juin 2025 à Yaoundé, les membres du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BEAC ont dressé un tableau peu engageant des perspectives économiques en Afrique centrale. Sous la présidence du gouverneur Yvon Sana Bangui les experts monétaires ont confirmé un net essoufflement de la croissance, désormais attendue à 2,4% en 2025, contre 2,9% en 2024, principalement à cause d’un recul marqué de la production pétrolière dans la région.

Dans un contexte international assombri par les tensions géopolitiques et les rivalités commerciales entre puissances mondiales, la BEAC observe aussi une dynamique fragilisée sur le plan interne. Le secteur non pétrolier, bien que résilient, ne suffit plus à compenser la baisse des revenus énergétiques. L’inflation poursuit cependant son repli, avec une moyenne attendue à 2,8% en 2025, contre 4,1% un an plus tôt.

Les finances publiques enregistrent une légère dégradation : le déficit budgétaire s’accroît timidement à –1,2% du PIB, et le compte courant se creuse nettement à –4,4% du PIB, tiré vers le bas par la baisse des cours pétroliers mondiaux. Dans le même temps, la masse monétaire explose de 10,7%, atteignant plus de 23000 milliards de fcfa, un signe d’expansion de la liquidité qui n’est pas sans risques.

Autre point d’attention : la baisse des réserves de change, tombées à 7063,2 milliards de fcfa, soit un taux de couverture extérieure de 72%, contre près de 75% fin 2024. Le stock actuel couvre environ 4,5 mois d’importations, un niveau encore satisfaisant mais qui pourrait inquiéter à moyen terme si les tendances négatives se confirment.

Face à cette conjoncture contrastée, le CPM a décidé de jouer la carte de la stabilité, maintenant tous ses taux inchangés : taux des appels d’offres à 4,5%, facilité de prêt marginal à 6%, dépôt à 0%, et coefficients des réserves obligatoires maintenus à 7% à vue et 4,5% à terme. Une posture prudente, mais qui pourrait manquer de souffle dans une zone en quête de relance vigoureuse.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles